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Baptisé Koursk en référence à la bataille de Koursk, qui fut une victoire de l'Armée Rouge sur la Wehrmacht durant l'été 1943, le Koursk, un SNA (sous-marin nucléaire d'attaque) est lancé le 16 mai 1994, et entre en service le 30 décembre 1994. Il fait alors partie des sous-marins les plus perfectionnés de la marine russe.

Le samedi 12 août 2000, le Koursk est en exercice en mer de Barents où il doit lancer deux torpilles d'exercice, mais avant leur lancement, deux explosions font sombrer le sous-marin à 135 km de la ville de Severomorsk. Seulement quelques hommes survivent et se regroupent dans le sas de secours pour attendre leurs sauveteurs. Mais, à cause de tergiversations et essais ratés, ils arriveront trop tard.

Poutine donne alors l'ordre de renflouer le sous-marin dont on extrait 115 corps (trois ne seront pas retrouvés), et confie l'enquête au procureur Vladimir Oustinov qui conclut, en 2002, à une l'explosion accidentelle d'une torpille due à une fuite de liquide propulseur. Bien que contestée par certains, cette thèse est confirmée par les Américains, les Norvégiens et les Britanniques.

Autour de ce drame, Marc Dugain, estimant que Poutine n'a pas tout mis en oeuvre pour sauver les marins du Koursk (pour des raisons qu'il développe), revient sur la permanence du mépris de la vie humaine des autocrates russes, en évoquant bien sûr l'époque Stalinienne. Un roman que j'ai trouvé agréable à lire, historiquement intéressant, mais qui, comme souvent avec Marc Dugain, pour ce qui est de la gestion du sauvetage des marins du Koursk par Poutine, défend une thèse qui s'appuie me semble-t-il surtout sur des allégations.
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Je ne suis pas Russe. Malgré cela une petite voix indisciplinée m'a souvent soufflé : L'auteur n'est pas Russe ! L'auteur n'est pas Russe ! Peut-être est-il photographe à insérer tant de clichés ? Bien que plaisante ma lecture à cause de ce fait m'a laissé un peu en dehors, même « vrai » comme ce « Staline » les personnages n'ont pas pris corps. La première partie trace l'intrigant enlèvement d'une femme médecin par Staline pour le magnétisme de ses mains guérisseuses. Au plus je lisais, au plus j'avais l'impression de connaître cette histoire. de fait j'ai vu le film éponyme et chose rare, la lecture ne m'a pas paru plus intéressante. L'effet André Dussolier ?


La fin du bouquin s'attache à émettre plusieurs hypothèses sur le naufrage d'un sous-marin nucléaire lors d'un exercice de la flotte du Nord destiné à impressionner les forces de l'Otan. Baptisé l'Oskar dans le roman. Marc Dugain nous raconte sa version de la tragédie des 128 sous-mariniers du Kursk en mer de Barents le 20août 2000, sous Poutine donc. Existe aussi un film réalisé par Thomas Vinterberg.


Au milieu, un périlleux exercice d'équilibriste pour faire le lien entre ces deux affaires, les rattacher en une grande saga familiale sur trois générations, établir un lien entre Plotov (le Poutine romancé) et Staline (le Staline romancé) par l'intermédiaire du cuisinier de ce dernier dans sa retraite caucasienne. En sus un rocambolesque test du KGB pour s'assurer du degré de fidélité à la Maison du jeune agent à quelques jours de la tombée du mur de Berlin. Un mot sur Gorbatchev : « Pérestroïka », trois sur Eltsine : « Bob l'éponge ». Cette construction est pour le moins alambiquée. Ah que j'aime la beauté simple et lumineuse de l'ellipse !


L'écriture est efficace et sans pathos, c'est enlevé et se lit facilement, je me suis pris à tourner les pages avec plaisir, manque un vrai fil conducteur. Au sortir de ma lecture, chose à peine croyable j'en suis encore à me demander quel est le vrai sujet de ce livre. Ce ne semble être ni le communisme, ni sa fin, ni l'ultra-libéralisme (mafieux) qui lui a succédé. Ce n'est pas la Glasnost qui par un jeu de transparence n'apparait pas. Dommage Gorbatchev m'est toujours une énigme et le fait qu'il soit toujours en vie un mystère. Si Gorbatchev était central le titre aurait du être La non-exécution extraordinaire. Quoi alors ?


Une idée m'a bien traversé l'esprit, peut-être le romancier s'attache-t-il à démontrer la thèse suivante. « La révolution a duré un peu plus de soixante-dix ans, si l'on accepte l'idée que la révolution est bien le trajet que parcourt une planète pour revenir à son point de départ, en tournant sur elle-même. » Une autre petite phrase apposant le Tsar blanc, le Tsar rouge, le Tsar bleu, sous-entend que seule la couleur change. Goulag et Vodka sont mentionnés à plusieurs reprises, entre les deux le petit peuple se tait.
Cela expliquerait la nécessité de ce périlleux grand écart vandamesque au risque d'une prise en étau entre Staline et Poutine.
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Dugain fait fort avec cette autobiographie fictive du russo-juif Altman, prof d'histoire remercié, sa mère choisie comme guérisseuse par Staline, son fils Vania victime du sous-marin Koursk.

On ne peut qu'être séduit par les personnages humbles et vrais et par l'humour tragi-comique souvent sur le dos d'une misérable fierté Russe.

Et Dugain arrive aussi a glisser de profondes réflexions politiques que tu te dis qu'il faudrait prendre le temps de réécouter mais bon...
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Avec toutes les apparences d'une plongée dans le passé de l'Union soviétique puis de la Russie, Une exécution ordinaire est un roman des plus actuels qui permet de comprendre ce qui s'est passé et ce qui se passe dans ce pays si important dans l'équilibre de notre planète.

Avec précision et un juste sens du romanesque, Marc Dugain passe de la fin du stalinisme à la Russie de Pou..., pardon, de Vladimir Plotov. Au cours de sept parties bien distinctes, l'auteur emploie la narration à la première personne du singulier puis le récit plus classique avant de redonner la parole à son narrateur, Pavel Altman.
Olga Ivanovna Atlina, la mère du narrateur, est forcé d'utiliser ses dons de magnétiseuse pour soulager les douleurs de celui qui est décrit ainsi : « C'était presque un nain, un vieux nain au visage grêlé par la variole, un bras plus court que l'autre. Mais son regard d'autour du Caucase, menaçant comme une arme blanche, avait un éclat bien supérieur à n'importe quelle reproduction sur papier. »
L'auteur mêle remarquablement fiction et réalité politique car nous sommes en pleine épuration suite au « complot des blouses blanches »… Staline ne cache pas ses opinions à propos des juifs qu'il voudrait regrouper dans un territoire lointain mais ceux-ci préfèrent Israël. On visite le Kremlin puis la datcha du Vojd avant de suivre « le tsar rouge » en Géorgie. Au passage, le sadisme incroyable des tortures infligées aux personnes arrêtées pour un motif quelconque ou sans motif du tout, est difficilement soutenable.
Simplement, il faut noter que Serguei, le mari d'Olga est affecté à un projet de sous-marin nucléaire où les parents de Pavel, le narrateur, se retrouvent. Une base sur la mer de Barents où ce même Pavel est né, en 1957, année de la mort de son père.
Après un passage par l'Allemagne de l'est qui vit ses derniers mois, passage utile pour comprendre comment Plotov, membre du KGB, fils du cuisinier de Staline, révèle sa vraie personnalité, le roman atteint toute son envergure lorsque Marc Dugain nous plonge, c'est le cas de le dire, dans le monde des sous-mariniers à Anterograd. Petit à petit, tous les mystères s'éclaircissent jusqu'à l'épisode terrible du naufrage du sous-marin nucléaire qu'il nomme Oskar mais qui rappelle celui du Koursk, le 12 août 2000, avec 118 hommes à bord.

J'ai été captivé, subjugué, emporté par ce récit haletant, avec Anton qui tente de rassurer le jeune Vania : « N'oublie pas que toute la marine de la grande Russie est à notre recherche et que nous sommes à la portée d'un plongeur en apnée. »
Enfin, que dire de ce président en vacances au bord de la mer Noire ? « le deuxième des tsars bleus s'y est installé en villégiature estivale pour ses premières vacances depuis son élection. » Marc Dugain ajoute : « Il a compris que ne jamais rien renier du passé et l'endosser sans honte est la meilleure façon de ménager son avenir. »
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Puissant et tragique
Un livre qui m'a passionné. le sujet fait froid dans le dos. Marc Dugain nous raconte cette histoire terrible avec une grande maitrise. Comme toujours il est vrai. Rétrospectivement, un livre qui témoigne à sa façon des débuts de l'ère Poutine en Russie, et de l'histoire tragique sur le long terme de ce pays. Une histoire dans laquelle la vie des hommes ne compte pas forcément beaucoup, du moins dans l'esprit des décideurs. On est en train à nouveau de le mesurer.
Marc Dugain a montré ensuite que ces thèmes historiques le passionnaient en profondeur.
Un livre que l'on dévore avec effroi...
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Le 12 août 2000, le Koursk, sous-marin atomique russe, sombre en mer de Barents alors qu'il effectuait des manoeuvres ordinaires. Aucun des 118 marins ne survivra. Après des mois d'enquête, Marc Dugain nous livre un roman au coeur de ce drame russe. Mais cet évènement n'est qu'un prétexte à dérouler l'histoire de la Russie, de Staline à Poutine, ses dérives et ses jeux de pouvoir. Dugain fait revivre l'ambiance de terreur des années soviétiques, il fait parler les morts. Si vous aimez les petites histoires dans la grande Histoire, les récits bien bâtis, le verbe modeste qui n'exclut pas les belles formules, lisez "Une exécution ordinaire".
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Voici ma deuxième tentative de lire ce roman …. et j'ai réussi ! mais pas sans peine. Il y a beaucoup beaucoup de bla bla inutiles, entre les chapitres on se demande où s'en va l'auteur car les personnages changent et on ne comprend pas trop pourquoi ?

Le sous-marin, dont on parle en quatrième de couverture, apparaît tard dans le roman. C'est seulement vers la fin qu'une réponse à ses différents chapitres nous apparaît: Les bonzes de L'URSS puis de la Russie d'aujourd'hui se foutent du peuple. Ils ont sacrifié plusieurs hommes et femmes et méprisent la vie humaine depuis toujours. Voilà le message !

On étouffe en apprenant la façon dont Staline fonctionnait. On étouffe en se mettant dans la peau des gens qui, 24h sur 24, doivent surveiller ce qu'ils disent. On étouffe lorsqu'on pense aux citoyens qui se font réveiller en pleine nuit par la police, sans en connaître la raison. Et ces 118 pauvres sous-mariniers, laissés à mourir lors du naufrage de leur sous-marin nucléaire K-141 Koursk … Tout ça pour protéger le régime …

Ce roman est intéressant mais il faut tenir afin que tout deviennent plus clair mais Dugain aurait pu enlever le trop de bla bla …
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Un bilan mitigé pour cette lecture : j'ai beaucoup aimé le contexte historique mis en place par l'auteur. L'URSS, sa fin et la prise du pouvoir par Poutine/Plotov (pourquoi d'ailleurs changer son nom????), la folie/paranoïa de Staline cherchant une guérisseuse, la tragédie du sous-marin mais surtout la présentation des hommes et des femmes simples, les "petits" qui appartiennent au peuple russe et qui sont ballotés au gré des forces au pouvoir.
Cependant, j'ai beaucoup moins accroché au style de l'auteur et ses ruptures brutales dans la narration : passage sans transition entre la mère guérisseuse, le fils prof d'histoire, le petit fils Vania sous marinier.
Je ré-essaierai avec un autre roman!
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Existe-t-il des russes heureux ? A lire la littérature française à leur sujet, on peut fortement en douter. le roman de Marc Dugain, de ce point de vue là, n'évite aucun des poncifs habituels dont on charge les citoyens de l'ex-empire soviétique. Corruption, violence, alcoolisme, froideur et cynisme sont au rendez-vous. Beaucoup plus que l'épisode dramatique du Koursk sombrant en mer de Barents, l'auteur s'attache à décrire des mentalités, soumises par nécessité à la dictature et la misère, des hommes, pour qui la vie de leurs semblables ne compte guère. de Staline à Poutine, on tue et déporte selon les caprices du prince.
Seuls les sous-mariniers, dépendants les uns des autres semblent, un temps, au fond des mers, échapper à cette enchaînement d'abandons et de trafics mafieux de toutes sortes.
On peut regretter, dans la succession de chapitres du roman, un certain manque d'unité, une dispersion nécessaire cependant au discours général. Les rencontres d'un général influent et de son ami, la mise à l'épreuve du jeune Poutine, la première partie même sous Staline aurait pu faire l'objet de romans en elles-mêmes. Mais l'ensemble se lit comme un excellent thriller de John le Carré. Et toute la description de la fin du sous-marin est très éprouvante de réalisme.

Au final, on referme un livre efficace et qui nous laisse attristé par cette prégnance du mal sur la volonté bien faible des hommes.
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Un polyptique réaliste et glaçant de la Russie contemporaine, avec pour trame de fond, la tragédie du sous-marin l'Oskar en août 2000.
A l'image de ces panneaux , Marc Dugain dépeint les épisodes qui ont jalonné cet évènement, en se focalisant sur certains projets et notamment les victimes, avec un focus sur Vania Altman et sa famille ainsi que les acteurs politiques et leurs stratégies, parfois immorales et sans scrupules, pour faire bonne figure face au monde.
Ce drame, la disparition du sous-marin l'Oskar (Koursk), n'a jamais été clairement élucidé. Si plusieurs hypothèses se dégagent, certaines méritent d'être tues par le gouvernement russe afin de ne pas affaiblir son pouvoir et son aura.
Marc Dugain nous offre à lire un roman passionnant, qui dévoile les coulisses de la société russe au pouvoir, prête à tous, pourvu que son image et sa manifestation de puissance ne soit pas ternie.
Un roman à la fois subjectif et éclairant, qui apporte des clés de lecture aux contours d'enjeux politiques concernant ce désastre. Il nous revient, à nous lecteur, de nous faire notre propre opinion.
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