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Citations sur Une exécution ordinaire (121)

L’obsession pour l’ordre et la propreté est souvent une manière d’échapper à son propre désordre intérieur.
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Elle ne la trouvait pas assez ordonnée pour son goût. L'obsession pour l'ordre et la propreté est souvent une manière d'échapper à son propre désordre intérieur.
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Tout d'abord, il faut que vous sachiez que les Tchétchènes ne sont pas, au départ, des indépendantistes forcenés. Ce sont des Caucasiens, musulmans, bons vivants, avec de très anciennes traditions. Au moment où le communisme est tombé et où les affaires ont commencé à prospérer, beaucoup d'entre eux ont été employés par des oligarques, les nouveaux riches, comme gardes du corps ou hommes de main à Moscou, où ils ont aussi développé leurs propres intérêts mafieux, mais sans jamais faire d'ombre aux grandes affaires. Pendant que les oligarques avec la complicité des hommes du Kremlin, mettaient la main en Russie sur le gaz, le pétrole, la sidérurgie, l'automobile, les Tchétchènes s'occupaient du business mafieux habituel comme les jeux, les filles, les restaurants. Et tout le monde s'accordait très bien dans cette cohabitation sur des territoires bien délimités. En Tchétchénie, les choses se passaient un peu différemment. Vous devez savoir qu'à cette époque, les affaires là-bas reposaient sur deux secteurs : le pétrole et le trafic d'armes. Les réserves de pétrole ne sont pas gigantesques mais facilement accessibles. Pour les armes, c'est de là que partaient en contrebande de grosses quantités souvent détournées de l'armée russe avec la complicité des officiers supérieurs pour être acheminées à des prix compétitifs dans des zones de guerre comme l'ex-Yougoslavie, par exemple. Et puis, en 94, les généraux russes ont contesté les règles de partage du trafic d'armes, ils trouvaient leur part insuffisante. Ils ont menacé les Tchétchènes qui ont réagi en proclamant leurs velléités d'indépendance. Mais, avant d'entrer dans un conflit ouvert, leur chef, qui était un général d'aviation a pensé qu'on pouvait facilement éviter le guerre. Il a demandé à voir Eltsine, mais les généraux se sont employés pour que cette rencontre n'ait pas lieu, car elle aurait conduit à un déballage de pratiques qu'ils n'avaient pas forcément envie de voir révéler au grand jour.(...). Alors le chef tchétchène n'a jamais pu rencontrer le président. Et les généraux se sont dit que cette guerre présentait un autre avantage majeur. Les Tchétchènes, s'ils trafiquaient des armes, n'en possédaient pas eux-mêmes assez pour mener une guerre. En les acculant au conflit, il leur faudrait bien en acheter et ils se rendraient vite compte que les armes les moins chères et les plus faciles à se procurer étaient les armes qu'allaient leur vendre ces généraux russes.
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Parlant du peuple russe ...

"Ce que nous sommes, c'est un peuple suspicieux, haineux, dominateur, bureaucratique, qui se complaît dans l'adversité, son plus grand adversaire étant lui-même. Et de tout cela il résulte une capacité exceptionnelle à endurer le pire sur des périodes qui dépassent l'imagination."
p.274
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Malheureusement, l’expérience montre qu’un homme capable d’analyser les turpitudes de son espèce n’en devient pas meilleur pour autant.
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Quand elle est revenue à elle avec cet air de terreur de quelqu'un qui regrette d'avoir retrouvé la conscience, j'ai compris que nous avions basculé dans un monde où il n'est plus question de vivre mais de se maintenir en vie. La frontière qui mène de l'existence à la survie est facilement franchissable. On ne peut pas perdre un enfant et continuer à adhérer à toutes ces petites choses dérisoires qui nous tiennent debout.
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Notre propre passé est en règle générale ce qu’on connaît le mieux. Pourtant vous seriez surpris par les distorsions constatées entre ce qui a été et le souvenir qu’on en a.
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Réintégrée dans ses droits, l'Église orthodoxe a retrouvé son naturel d'auxiliaire des oppresseurs.
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Le premier réflexe de nos dirigeants a été de faire porter la responsabilité du drame aux étrangers, en prétendant que ce submersible insubmersible ne pouvait avoir été envoyé par le fond que par un missile américain. Puis ils se sont rétractés, les avantages de faire porter le chapeau aux étrangers balayé par l'inconvénient de devoir justifier une absence de riposte, de ne pas avoir atomisé l'agresseur ou même plus. La version la plus neutre consistait alors à expliquer qu'une vieille torpille avait explosé à l'avant du bâtiment. Ils ont répandu cette rumeur avant de savoir quelle était la vraie cause qui peut bien être celle-ci, au final. Mais, dans tous les cas, ils ne voulaient pas être pris à contre-pied par les révélations des survivants. Ces hommes devaient mourir pour que le doute puisse continuer à bénéficier au pouvoir, pour que la vérité ne puisse lui être jetée à la face. Au bout du compte, que sont ces vingt-trois vies, comparées à un secret d'Etat à naître ? Rien. Et cela n'a rien de choquant. Le contraire aurait étonné. Dans un pays où la vie ne vaut rien, où la mort a longtemps été une délivrance, peut-on concevoir qu'on échange des siècles d'exercice du pouvoir dans le secret contre les vingt-trois vies d'hommes qui ont choisi le métier des armes ? Le contraire aurait été à lui seul une révolution. Et de révolution, dans ce pays, nous n'en avons jamais eu.
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La terreur requiert un dosage subtil, sinon nous sommes obligés de tuer beaucoup trop de monde, et je le répétais encore ce matin au Politburo, elle doit être perçue comme un phénomène irrationnel du point de vue des ses victimes, mais elle est un phénomène quasi scientifique du point de vue de ceux qui l'infligent, sinon, c'est n'importe quoi.

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