Cette édition chez Omnibus contient principalement 3 textes de l'auteur :
- Vie des martyrs, paru en 1917
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Civilisation, parue en 1918 sous un nom d'emprunt Denis Thevenin et récompensé par le prix Goncourt
- Les sept dernières plaies, paru en 1928
C'est bien sur une très bonne idée d'avoir regroupé sous une édition commune ces 3 textes qui forment une suite cohérente sur le thème de la guerre 14-18 vue du coté des blessés que
Georges Duhamel, engagé volontaire comme chirurgien a vécu pendant 4 ans.
Si Vie des martyrs est une sorte de suites de scènes de la vie quotidienne (et de la mort quotidienne) d'un hopital de guerre, avec son lot de souffrances et d'humanité,
Civilisation prend une autre dimension en se basant sur ces instantanés de la souffrance pour ériger un pamphlet antimilitariste et très pessimiste sur la nature de la société et de la
civilisation. L'ouvrage va crescendo en commençant un peu sur le style de Vie des martyrs pour s'achever sur un rejet total et désabusé de la
civilisation qui progresse techniquement tout en permettant de telles horreurs. La bétise de l'armée éclate dans "Chiffres" et dans "Discipline". Une situation ubuesque dans "Un enterrement" associe dans la bétise armée et religion. Au milieu de tout ça, une bouffée d'air pur se dégage avec, dans "Amours de Ponceau" (jeu de mots sur Puceau?), la possibilité d'un traitement humain des blessés dans un contexte cependant assez ambigue d'un hopital "complémentaire" géré par des femmes qui y font en quelque sorte leur action de grâce ("Oh non, docteur, disait-elle, ne nous amenez pas ici d'appendicite, ce n'est pas assez intéressant. Rien que des blessés, nous ne voulons rien que des blessés.")
Concernant "Les sept dernières plaies", je ne l'ai pas encore lu mais je mettrai un commentaire sur un lien spécifique car je constate que l'ouvrage est absent de Babelio.