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Critique de Laureneb


Loin d'être le meilleur roman d'Alexandre Dumas, au contraire...
Ce n'est toutefois pas dû au manque de connaissances historiques de Dumas : même si ce n'est pas sa période de prédilection comme le XVII ème siècle, on sent bien qu'il a eu une formation classique, qu'il connaît justement les classiques littéraires antiques. acté pourrait ressembler à Hélène par sa beauté, Lucius à Enée ou à Romulus, car c'est un poète, un guerrier, un amant passionné... Les descriptions du début mettent en valeur la beauté de la Grèce, dans ses paysages comme dans ses arts, des sculptures à l'architecture des temples.
Non, ce sont les surtout les personnages et l'intrigue qui freinent mon enthousiasme. Même si le roman porte son nom, acté est, comme beaucoup de personnages féminins chez Dumas, un idéal et non une héroïne : elle est belle, elle est douce, elle a une voix d'ange... C'est une vierge - du moins au début, mais qui n'existe que dans son rapport à son amant, pas pour elle-même. Cependant, nouvelle Hélène enlevée à son père, elle semble bien naïve - voire stupide presque - de ne pas reconnaître l'identité de son amant, que le lecteur identifie très vite...
Oui, Dumas est bien meilleur dans la description des personnages maléfiques, Agrippine est un monstre femelle un peu comme Milady, dommage qu'elle ne soit pas davantage présente - et que, surtout, ses crimes apparaissent dans le récit des autres personnages, donc sans justification ni parole à la défense... Elle ne s'élève donc pas au niveau de la plus grande méchante dumasienne, car elle n'est pas assez creusée. Quant à Néron, c'est un stéréotype, sa description reprend tous les clichés de l'Empereur fou, lâche, cruel, pratiquant l'orgie et la violence...
La thématique des persécutions des premiers chrétiens n'est que survolée et n'apporte pas grand-chose à l'intrigue ; cependant, j'ai cherché quelle était justement cette intrigue, et la construction romanesque n'est pas assez clair, loin de l'art du suspense et du rebondissement que j'aime chez Dumas. Ce n'est pas complètement une biographie de Néron, mais un peu quand même. C'est surtout une succession de scènes : des jeux religieux, une idylle amoureuse, des scènes d'orgie et de parricide, un naufrage, saint-Paul, les chrétiens des catacombes - un passage assez intéressant, qui aurait pu plaire à Hugo lui qui décrit longuement les égouts, les jeux du cirque, les prêches de Jésus et une révolte militaire...
Un roman qui s'éparpille trop avec des personnages trop stéréotypés donc.
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