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Critique de Denis_76


J'ai dit à un pote :
"Je lis un truc trop horrible : c'est la révolution française ; il y a du sang partout !"
Encore un Dumas ! Dans ce tome 6, donné par ma mairie, nous sommes en 1792, et plus que de la comtesse Andrée de Charny, il est question du roi, de l'Assemblée législative, de l'horrible Commune, de la Convention, des personnages principaux de la révolution, qu'Alexandre Dumas décrit avec sa minutie habituelle, mais surtout, et c'est ce qui est intéressant, de la réaction toujours viscérale du peuple. Nous assistons à la mise en prison des nobles le 10 août, à leur massacre par les égorgeurs de la commune le 2 septembre, à la vie quotidienne du roi et de sa famille au Temple, au procès du roi, puis à sa décapitation.
Puis on respire ...
La touche finale, c'est tout autre chose : le mariage simple et bon enfant de Pitou et Catherine.

J'ai eu l'impression que Dumas a voulu montrer que la révolution française fut une parenthèse sombre dans la vie simple de Pitou et Catherine, dont il est question dans les livres précédents.
Il y a d'autres épisodes émouvants comme l'exécution par erreur de la pauvre et innocente duchesse de Lamballe ; Dumas a pris la version d'Hillairet :
« Un perruquier du nom de Charlat, tambour des volontaires, lui ôta son bonnet du bout de sa pique et la blessa légèrement, tandis qu'un autre égorgeur lui jetait une bûche dans les reins. La princesse tomba et fut criblée de coups. On lui ôta ses vêtements ; elle resta ainsi près de deux heures exposée, nue, à la risée lubrique de la foule..."
Chaque fois que je passe à "Lamballe", en Bretagne, je pense à elle, bien qu'elle fut, non de Bretagne mais de Savoie.
Il y a aussi l'arrêt de l'invasion de la France par la Prusse à Valmy, non à cause de la non-victoire de la Prusse, mais en partie parceque la maîtresse du roi Guillaume redoudait le sourire des Françaises !
Dumas nous décrit l'émouvant abaissement de Marie-Antoinette qui balaie sa chambre ( cela me fait penser à Puyi, le dernier empereur de Chine ), et aime enfin son mari Louis, qui, de gros indolent, devint dans le martyre, très digne.
On voit apparaître Olympe de Gouges...
Enfin, un débat philosophico-politique se déroule entre Cagliostro ( qui ne devrait pas être en France à cette époque ), Gilbert et Billot. Sujet :
le salut public, la raison d'Etat. Charles IX voit la Saint-Barthélémy comme un salut public : Louis XIV voyait les dragonnades contre les protestants comme une raison d'Etat. Pour Billot, le massacre des nobles ( à la suite quand même du sacrifice de 4000 Parisiens le 10 aoüt, il faut le dire ) est une raison d'Etat.
Pour Cagliostro, on aurait dû tuer le roi le 10 août.
le décapiter six mois après avoir montré l'homme ordinaire et bienveillant au Temple n'est pas décapiter un roi ; c'est assassiner un homme.

Une petite pensée pour Auguste Macquet, comme dit Pierre ; cet homme a apporté beaucoup d'éléments historiques à Alexandre Dumas.
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