Un académicien dirait que les soirées du monde sont des collections de fleurs qui attirent papillons inconstants, abeilles affamées et frelons bourdonnants.
Eh bien, mon cher père, dans le naufrage de la vie, car la vie est un naufrage éternel de nos espérances, je jette à la mer mon bagage inutile, voilà tout, et je reste avec ma volonté, disposée à vivre parfaitement seule et par conséquent parfaitement libre.
La joie pour les coeurs qui ont longtemps souffert est pareille à la rosée pour les terres desséchées par le soleil : coeur et terre absorbent cette pluie bienfaisante qui tombe sur eux, et rien n'en apparaît au dehors.
Oh ! je redeviendrai donc fataliste, moi que quatorze ans de désespoir et dix ans d'espérance avaient rendu providentiel.
Insensé, dit-il, le jour où j'avais résolu de me venger, de ne pas m'être arraché le coeur !
Et les deux statues vivantes, dont le coeur battait si rapidement sous le marbre apparent de leur visage, séparées l'une de l'autre par toute la largeur de la salle, s'oublièrent un instant, ou plutôt un instant oublièrent tout le monde dans cette muette contemplation.
Dites à l𠆚nge qui va veiller sur votre vie, Morrel, de prier quelquefois pour un homme qui, pareil à Satan, s𠆞st cru un instant l’égal de Dieu, et qui a reconnu, avec toute l’humilité d’un chrétien, qu𠆚ux mains de Dieu seul sont la suprême puissance et la sagesse infinie. Ces prières adouciront peut-être le remords qu’il emporte au fond de son cœur. (...)
Il faut avoir voulu mourir, Maximilien, pour savoir combien il est bon de vivre.
Chapitre CXVIII. Le cinq octobre
Comte, reprit Morrel, vous êtes le résumé de toutes les connaissances humaines, et vous me faites lt d’être descendu d’un monde plus avancé et plus savant que le nôtre.
– Il y a quelque chose de vrai là-dedans, Morrel, dit le comte avec ce sourire mélancolique qui le rendait si beau ; je suis descendu d’une planète qu’on appelle la douleur.
Chapitre CXVIII. Le cinq octobre
Le passé lui revint comme une de ces vagues dont la colère soulève plus d’écume que les autres vagues.
Chapitre CXII
Cette lueur lugubre, ce silence, cette terrible poésie de la nuit venaient sans doute se combiner avec l’épouvantable poésie de sa conscience : l𠆞mpoisonneuse avait peur de son œuvre.
Chapitre CIII. Valentine