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Critique de Laureneb


Ce n'est pas une critique, mais un ressenti...
J'ai longtemps repoussé le moment de lire le Vicomte de Bragelonne, et plus encore ce tome. Aujourd'hui encore, dans mes relectures successives, je marque toujours un temps d'arrêt avant de l'aborder, sachant très bien que je vais être bouleversée, redoutant et anticipant à la fin mes larmes. Car je ne veux pas que ce soit la fin... Je sais ce qui arrive mais je ne le supporte pas émotionnellement.
Il faut dire que les Trois Mousquetaires - et très vite Vingt Ans Après - m'ont accompagnée dès ma jeunesse, c'est un des premiers romans "adultes" que j'ai pu lire. Je me suis donc attachée très fortement aux personnages, et je refusais d'aborder leur fin tragique.
Certes, cette fin se mérite. le Vicomte de Bragelonne est long, parfois trop long, dans le tome 2 notamment. Ici, les longueurs se font moins sentir, puisqu'en arrivant au dénouement, les différents fils d'intrigues se resserrent, et se résolvent - pour certains.
Le plan n'ayant pas été déterminé dès le départ, Dumas, assisté de Macquet, se sont laissés déborder par le sujet. Cela donne lieu à un mélange des genres, des styles, des tons aussi, du burlesque digne de Molière, au tragique du personnage de Philippe, des complots des jésuites à tendance hermétique voire méphistophélique avec le personnage d'Aramis qui a donné son âme au diable, à l'épopée avec la chevauchée de d'Artagnan poursuivant...
Ce tombe est aussi un tombeau, au sens littéraire de l'hommage au mort. Car si les exploits des quatre amis sont partout célébrés, qu'eux-mêmes sont héroïsés par tous, ils ne se rencontrent jamais tous ensemble, et ce tome est celui de leur disparition. Porthos meurt en Hercule, Titan trahi par sa force mais à la grandeur d'âme exemplaire. Athos meurt en martyr, un ange qui rejoint son fils au ciel. Et d'Artagnan meurt en héros, le héros grec qui rejoint l'Olympe au terme de ses exploits. le roman devait s'arrêter plus tôt, pour ne pas raconter la fin de d'Artagnan. Mais les trois dernières phrases sont une forme de consolation, pour D Artagnan qui reverra ses amis dans la mort, pour moi, lectrice, qui peut recommencer à lire, pour faire revivre les personnages.
"Athos, Porthos, au revoir ! Aramis, à jamais adieu !"
Des quatre vaillants hommes dont nous avons conté l'histoire, il ne restait plus qu'un seul corps. Dieu avait repris les âmes".
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