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Critique de Clelie22


Ce roman est à part dans la bibliographie de Dumas à plusieurs titres. D'abord, c'est un roman posthume qui n'a été retrouvé que dans les années 1990 et dont l'existence était ignorée jusqu'alors. Il s'inscrit dans la suite des événements racontés dans Les Bleus et les Blancs et les Compagnons de Jéhu. C'est aussi un roman inachevé malgré ses quelques 1000 pages. Enfin, il traite d'une période qui tenait particulièrement à coeur à l'auteur, son père, général républicain, ayant eu à souffrir de la disgrâce de Napoléon.
Ce roman nous emmène donc à l'époque où Napoléon, encore premier consul à vie, est en passe de se sacrer lui-même empereur. On y fait la connaissance d'Hector, plus jeune fils du comte de Sainte-Hermine. La mort de son père et de ses deux frères aînés au service de la cause royaliste fait de lui, à un très jeune âge, l'héritier du titre et de la cause familiale. C'est par piété filiale plus que par conviction personnelle qu'il se rallie à la rébellion de Cadoudal. Rendu à la "vie civile" par la soumission du chef chouan, Hector doit repartir en guerre quand celui-ci reprend les armes et abandonne sa fiancée le jour-même de la signature de son contrat de mariage. Fait prisonnier, il passe 3 ans en prison, dans l'attente d'être fusillé. Il est enfin libéré mais sous la condition de se faire simple soldat sous un faux nom. Il s'engage dans la marine corsaire, sous le commandement du célèbre Surcouf. S'ensuivent de nombreuses aventures qui conduiront "René" (son nom d'emprunt) jusqu'en Inde ou à la bataille de Trafalgar.

Malgré son poids, le Chevalier de Sainte-Hermine n'est certes pas le plus grand roman de Dumas. Il faut vraiment être inconditionnel de cet auteur pour vraiment l'apprécier. le chevalier de Sainte-Hermine est un héros au sens le plus médiéval du terme : beau, brave, galant, modeste et généreux. Les jeunes damoiselles meurent littéralement d'amour pour lui. Mais il est justement trop parfait et son manque d'aspérités le rend complètement irréel. Par ailleurs, on peut se demander s'il est vraiment le héros de l'histoire ou juste un prétexte à la peinture d'une grande fresque historique. En effet, cela ne gêne pas du tout Dumas de l'abandonner pendant 200 pages pour nous parler de tout autre chose : des complots politiques contre Napoléon, du voyage en Amérique de Chateaubriand... Ces interminables digressions sont ce qui m'a le plus gênée et ralentie dans ma lecture. J'ai dû mettre pas loin de 3 mois à lire ce livre, ce qui est énorme !
Il n'y a pas que le personnage d'Hector qui est "trop beau pour être vrai". Beaucoup des hommes et femmes qu'il rencontre sont aussi agaçants de perfection, de noblesse, de bravoure... On a presque l'impression que Napoléon seul n'est pas passé sous la brosse à reluire de Dumas. Au contraire, l'empereur apparaît peut-être comme un génie politique mais aussi comme un homme capricieux, influençable, rancunier, sans coeur.

En conclusion : c'est toujours un plaisir de retrouver le style de Dumas mais s'il avait pu y aller mollo sur les digressions, cela aurait été plus agréable et lui aurait peut-être permis de terminer son roman.
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