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Citations sur Les frères K (72)

Quand le trapéziste est au milieu de son saut, que la tête du dompteur est à moitié dans la gueule du lion, que la scie du magicien traverse le corps de son assistante, même le gosse le moins futé du public comprend que ce n'est pas le moment de poser des questions.
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Papa est assis dans son fauteuil, en train de lire la page des sports du journal du dimanche. Je suis couché sur ses genoux. Plus tard, quand il se lèvera, il deviendra plein de choses - chemise de flanelle, ceinture en cuir, pantalon ample marron clair...-, mais pour le moment il forme un tout : un sol, une région, une planète. Ma tête repose sur l'un des grands accoudoirs rembourrés, mes pieds sur l'autre, et le reste de moi est là, sur les genoux de Papa.
Le journal me cache son visage, mais les grandes pages vibrent au rythme de sa respiration. Le joueur de base-ball sur l'une des photos a l'air sérieux. Je ne pose pas de questions, je ne demande rien. Je ne bouge pas. J'entends son souffle lent et régulier. Je sens son odeur de tabac.
(Incipit)
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Vous connaissez la nouvelle ? ... Il y a un bébé qui vient de naître, et il était des deux sexes : il avait un pénis et un cerveau.
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Quand je pense aux probabilités pour que je regarde du base-ball en plein sabbat (cent contre un ?), que j’aille pêcher le même jour (mille contre un ?) et que je fasse ça seul car Everett, Peter, Irwin, Maman et les jumelles sont partis pile au bon moment afin de rendre ça possible (un million contre un ?), j’ai l’impression d’avoir quitté le monde des statistiques pour celui des miracles.
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Bien sûr, c'était du vent. Comme toujours avec lui. Mais il y avait aussi beaucoup de bonté, et j'étais convaincu que celle-ci finirait par mettre le vent K.-O.
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Maman ne les quitte pas des yeux, les mains à plat sur la tête comme un prisonnier de guerre, les orteils crispés dans ses tongs rouges, et un étrange gémissement, semblable à celui d’un chiot, se met à enfler dans sa gorge. Mais à mesure qu’Irwin trottine autour du jardin en rugissant, que les jumelles couinent tout ce qu’elles peuvent, et qu’il leur fait faire yoyo et loopings à n’en plus finir, manquant chaque fois d’écraser leurs petits nez contre tout ce qui est dur, pointu ou dangereux en ce monde, le gémissement de Maman passe de sa gorge à son estomac, il change de nature, gagne en volume et puissance jusqu’à se transformer en un rire franc, et son visage devient aussi jeune, joli et sauvage que si elle était la version ado rebelle de la femme qui se trouvait là quelques secondes plus tôt.
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Ce truc était gravé dans notre cerveau, c’était la star de nos vies semi-conscientes, la nageuse indiciblement jolie qui poussait le requin blanc de la concupiscence à arpenter les eaux de notre sang, et cet inévitable animal se dressait pendant tous les sermons ennuyeux, les heures de cours, les nuits moites et les temps morts de la journée. Mais bientôt, il est devenu douloureusement évident pour Everett et moi – en particulier quand on se regardait dans le miroir – que nous n’avions pas le corps de demi-dieu de notre frère, ni son allégresse de demi-dieu, ni sa chance de demi-dieu, pas plus qu’un bon nombre de caractéristiques tout à fait indispensables à ce statut. En fait, nous n’avions rien de ce qu’avait Irwin, sinon les hormones pulsant sauvagement dans nos veines. Nous ressemblions davantage à des chauds lapins sans charme et sans cervelle qu’à des Roméo qui se font sauter dessus par les jolies filles, et sont priés d’actionner cette drôle de petite chose pour elles.
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Papa est assis dans son fauteuil, en train de lire la page des sports du journal du dimanche. Je suis couché sur ses genoux. Plus tard, quand il se lèvera, il deviendra plein de choses – chemise de flanelle, ceinture en cuir, pantalon ample marron clair… –, mais pour le moment il forme un tout : un sol, une région, une planète. Ma tête repose sur l’un des grands accoudoirs rembourrés, mes pieds sur l’autre, et le reste de moi est là, sur les genoux de Papa.

(Incipit)
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Quand il dormait dans son fauteuil et que cette lumière s’éteignait, c’était troublant. Dans ces moments-là, il ressemblait davantage à un objet qu’à une personne – une dérangeante sculpture stylisée à l’effigie de l’homme qu’il avait été. Et l’identité du sculpteur n’était pas difficile à deviner. La mort est un artiste qui ne sert à rien (et qui, à mon sens, n’a aucun talent), le crâne et les os sont ses seules trouvailles esthétiques – et nous observions tous ce statuaire prévisible à l’œuvre sur ....
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La cabane avait aussi son parfum : malgré le mur manquant, l’odeur de bouse de vache était si forte que c’était un vrai soulagement de sortir de là pour respirer à pleins poumons la puanteur émanant de l’usine à papier.
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