Le jeune auteur compositeur
Tim Dup livre ici un premier roman ambitieux, s'attachant au thème délicat du féminicide. Il tente de traiter à la fois les origines du mal comme les dégâts infligés aux proches de la victime.
L'intention est louable, et la narration qui en est faite dans la seconde moitié du livre est honorable.
Il manque toutefois à cette histoire une certaine unicité de style : les maladresses sont nombreuses, faites d'images bâties sur l'association de mots incompatibles, des tentatives de sophistication verbale à base de termes exhumés du dictionnaire qui ne respirent pas le naturel.
Comme si l'auteur voulait afficher une « poésie » de l'évocation qui sied à ses chansons mais sonne faux dans le roman.
Passons sur quelques scènes de sexe très cliché qui n'apportent rien à l'histoire, des aller - retour insuffisamment rythmés pour maintenir un peu d'intérêt pour cette histoire et une fin ressemblant à l'empressement à achever l'ouvrage.
En résumé, un questionnement : les éditions Stock auraient-ils publié ce premier roman si l'auteur était un parfait inconnu ? J'en doute. Un sujet un peu gâché par des faiblesses de structure et de modestie, donc.