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Critique de latina


Me voilà à nouveau démunie, incapable de savoir si je vais vous toucher et vous entrainer à lire ce livre si émouvant, si sage, si profond, si franc.
Inutile de vous dire qu'il m'a émue à un point inimaginable. Peut-être parce que j'ai un chat, moi aussi ? Et que depuis mon enfance, ces êtres silencieux au regard paisible m'ont accompagnée ?


En tout cas, j'ai accompagné Anny Duperey dans son lent dévoilement d'elle-même, dans sa lente transformation vers la sérénité, vers l'acceptation du drame vécu dans son enfance, la découverte de ses parents morts alors qu'elle avait 8 ans. Non, ce livre n'est pas une redite du « Voile noir », mais plutôt une plongée dans sa vie intérieure qu'elle a effectuée à l'aide de 2 de ses petits compagnons, ses « chats de hasard » comme elle les appelle, car ils sont arrivés à elle de façon tout à fait impromptue.


« Un petit animal gris, mine de rien, sans que je me méfie, était entré dans ma solitude et allait, le premier, ouvrir une brèche dans ma force, commencer à me marcher sur le coeur avec des pattes de velours... »
Et puis
« Missoui était là, avec moi, tour à tour ma mère, mon amie, ma compagne d'écriture, ma petite soeur, ma démunie de mots, ma très sage. »


Non, ce livre n'est pas triste ! Il mène à une vérité intime, qui est celle de tout être humain osant s'arrêter, osant se retirer quelquefois hors du tumulte de la vie et se regarder, tel qu'il était enfant, plein de rêves et innocent.
Et puis ce livre fourmille d'anecdotes. Il est plein d'enfants et de chats. Il est plein d'oiseaux, d'arbres, de fleurs. La campagne éclate à chaque coin de page.


L'écriture. le métier de comédienne. L'amour. Les enfants. le coeur. Les chats. La vie, simple et tranquille.


Je me retire sur la pointe des pieds.


« Je ne connais rien de comparable au silence pensif des chats. Il remplit l'atmosphère d'une qualité très particulière. Pour peu que l'on veuille bien s'arrêter un moment pour être à l'unisson avec lui, ce silence devient contagieux. On le voit, lui, le chat, éveillé et ailleurs, son beau regard fixé devant lui. le temps soudain suspendu, on se prend, l'oeil perdu dans le vague, à laisser errer son esprit, doucement. Puis tout à coup, un blanc, une bulle de néant vous a saisi et vous ne savez plus combien de minutes vous êtes resté là, et où vos pensées sont allées divaguer sans contrôle. Puis on revient à la réalité, celle du temps compté, de l'ordre, du raisonnement, on s'éveille comme d'un petit voyage. Où était-on ? On ne saura pas dans quelle part de soi informulée, inconnue, le rêve du chat nous a entraînés... »

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