Sans réfléchir, il l’enlaça, l’embrassa et la caressa. Elle se laissa faire, attentive à une sensation qu’elle n’avait pas connue depuis des années. Son cœur palpitait, le sang affluait à ses tempes. Sa chair s’éveillait comme après une longue hibernation. Elle redécouvrait le délice d’un vrai baiser, les vibrations de sa peau sous les caresses. Elle humait l’odeur de la pluie sur les arbres, celle de la terre humide et le parfum d’Ugo. Tous ses sens renaissaient. Le visage enfoui dans le cou de cet homme qu’elle connaissait à peine, elle était en sécurité. Elle s’émerveilla de retrouver des impressions oubliées, de se sentir de nouveau femme.
Toute l’histoire de l’Humanité est faite de crimes. Je ne parle pas que des camps d’extermination de la Seconde Guerre mondiale, mais de cette folie qui est toujours là, qui fait qu’il y a encore des bourreaux et des victimes. Autant de monstruosité…
Un Renoir a été négocié pour plusieurs millions d’euros à Monaco il y a quelques mois. Quand vous disposez d’une perle rare, vous trouvez toujours un amateur et les prix peuvent flamber dans une enchère.
Peu importe, vous êtes très séduisante, on ne manquera pas de vous remarquer. D’autant plus que les femmes de la bonne société vont venir affublées de tenues de soirée toutes plus ridicules les unes que les autres !
Le tango est lié à l’histoire du pays, reprit-il, plus volubile que jamais. Ce sont les esclaves noirs venus d’Afrique qui ont participé à sa naissance, avant que le rythme ibérique se mélange à l’africain à la fin du xviiie siècle. À cette époque, le tango n’était pas la danse ni la forme musicale que l’on connaît aujourd’hui. Les percussions ont en effet été remplacées par le piano, le violon et le bandonéon auxquels on a ajouté contrebasses ou guitares. C’est surtout au début du xxe siècle, avec l’afflux des immigrants européens, que le tango a pris de l’ampleur, notamment sous l’impulsion de Carlos Gardel, chanteur et compositeur mythique qui le fera alors entrer dans une nouvelle ère. Et c’est Borges, que j’évoquais tout à l’heure, qui lui a conféré ses lettres de noblesse en l’incluant à la littérature argentine.
Le monde est régi par le Bien et le Mal. Les hommes penchent d’un côté ou de l’autre, mais ceux qui veulent le Bien sont réduits à faire le Mal pour imposer leur force et empêcher la cruauté de dominer la Terre.
Elle était toujours aussi belle avec ses longs cheveux bruns tirés en queue-de-cheval, son regard noir souligné par des sourcils sombres parfaitement épilés et son teint hâlé. Mais elle avait perdu le sourire. C’était maintenant une beauté froide, une femme à la mine déterminée et aux lèvres fermées.
Ce n’est pas une demande, c’est un ordre. Ras-le-bol d’être prise pour une cruche. De la part de mon mari, j’y suis habituée, mais si toi, mon meilleur ami, tu t’y mets aussi, je vais péter un plomb !
C’était un homme timide, effacé, qui ne cherchait pas à monter dans la hiérarchie et qui n’a guère fait parler de lui. Mais ses chefs appréciaient son efficacité et sans doute sa barbarie.
Elle tendait souvent vers le rêve, oubliant le monde matérialiste dans lequel la société était plongée jusqu’au cou. Ceux qui ne la connaissaient pas pouvaient la considérer facile, légère, alors qu’elle était capable de prendre des distances.