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Critique de Biancabiblio


11 Novembre 1920, puits du centre dans la mine de Faymoreau en Vendée. C'est une journée de travail comme les autres pour Thomas Marot et son camarade Piotr Ambrozy lorsque survient le coup de grisou. Les deux hommes se retrouvent prisonnier et les premières pensées de Thomas sont pour Jolenta, sa future femme qui attend leur enfant et qui se trouve être la soeur de Piotr. Il n'est pas blessé et s'active pour dégager Piotr, en vain. le jeune homme âgé de 15 ans, a une jambe coincée sous les décombres.

13 novembre 1920, à La Roche-sur-Yon, Isaure Millet, vient de fêter ses 18 ans. Elle attend que le poste d'institutrice de Faymoreau soit vacant et en attendant a trouvé une place de surveillante dans une pension tenue par Mr et Mme Ponsonnier. Lors de sa promenade, elle découvre les titres du journal local et court séance tenante prendre un train pour son village. La jeune fille, amoureuse depuis l'adolescence de Thomas, brûle de savoir si il est toujours en vie.

Arrivée sur place, elle constate que Thomas et Piotr sont toujours coincés au fond de la mine mais le directeur met tout en oeuvre pour qu'ils soient sauvés. Les deux hommes sont finalement extraits de la mine mais si Thomas n'a pas une égratignure, Piotr doit être amputé.

Soulagée que l'homme qu'elle aime est sain et sauf, elle apprend par Honorine Marot, la mère de Thomas, qu'il va épouser sa fiancée trois semaines plus tard. Anéantie et sans emploi, Isaure décide de rester et doit s'installer à la métairie du comte et de la Comtesse de Regnier, pour lesquels ses parents travaillent, le coeur dans l'âme, car depuis le décès de ses frères Ernest et Armand en 1915, elle est encore davantage le souffre-douleur de ses parents qui lui reprochent sa trop grande beauté.

Le lendemain du sauvetage, on retrouve trois autres victimes du coup de grisou. Deux sont mortes de façon naturelle mais Alfred Boucard, le porion, a été retrouvé une balle dans le dos. L'inspecteur Devers et son adjoint arrivent à Faymoreau pour mener l'enquête mais ils butent sur le mutisme des gueules noires…

Marie-Bernadette Dupuy est une romancière prolifique, connue pour ses sagas familiales, que je découvre à l'occasion de ce premier tome de la galerie des jalousies. Cette lecture fleuve de 600 pages s'est révélée très prenante et plutôt passionnante car, au-delà de la romance impossible et mièvre entre Thomas et Isaure, elle aborde des thématiques très intéressantes.

En premier lieu les mineurs de fond, leurs conditions de travail et de vie. Un aspect qui aurait mérité d'être approfondi davantage mais Marie-Bernadette Dupuy montre bien la difficulté de ce métier et la solidarité entre les gueules noires qui n'est pas un vain mot. L'immigration polonaise à travers les personnages de Piotr, Jolenta et leur père qui ont fui une vie misérable pour la France pendant la première guerre mondiale.

La condition féminine avec l'héroïne Isaure Millet, belle et instruite grâce à la générosité de la comtesse de Regnier, sa marraine, qui subit l'indifférence de sa mère et les coups de son père depuis son plus jeune âge. Souffrant du froid, sa chambre est la seule pièce non chauffée ; et de faim car régulièrement privée de nourriture par son père, elle a souvent trouvé refuge chez les Marot au fil des ans, Thomas l'ayant pris sous son aile.

C'est une jeune fille belle, fantasque mais aussi courageuse à laquelle on s'attache sans peine, révolté par sa vie faite de brimades, totalement dépourvue d'amour maternel et paternel, qui souffre de voir l'homme qu'elle adule se marier à une autre qu'elle.

L'autrice n'oublie pas non plus de revenir sur le sort réservé aux invalides de guerre avec Jérôme Marot devenu aveugle sur les champs de bataille et Armand Millet, blessé de la face, qui se retrouve avec un trou béant en plein milieu du visage. L'impossibilité pour eux de retrouver une vie normale : c'est-à-dire avoir un travail, ils doivent se contenter d'une pension d'invalidité versée par la patrie reconnaissante ni d'avoir une épouse car même si certaines femmes ne sont pas réticentes à l'idée d'unir leur destin à un invalide, leur entourage a tôt fait de leur faire changer d'avis.
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