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Critique de Silfax


C'est un grand admirateur de Duras qui me l'a bradé dans un vide-grenier à Paris, et comme le titre me plaisait beaucoup je le lui ai acheté. le tempo très lent de la deuxième partie du livre me laisse une mauvaise impression au moment de le refermer. J'ai pourtant aimé le thème de l'embarquement, à la fois rupture avec un quotidien absurde, et acte lui-même entièrement dénué de signification ; mais l'absurdité devient pesante dans la deuxième partie du livre, et on en vient à s'ennuyer de cette quête du marin, de ces dialogues qui stagnent dans les vapeurs de whisky. En revanche, j'ai adoré la façon dont Duras dépeint les relations entre l'américaine et les différents hommes qui gravitent autour d'elle. L'absurdité de la relation avec le narrateur, qui repose sur des dialogues bancals et quoi, l'alcool, le simple fait qu'il soit là et qu'elle accepte sa présence ? La séduction dans son rapport à Epaminondas. Sa relation aux marins qui se succèdent sur le bateau, qui la suivent sans trop la prendre au sérieux, se marrent dans son dos, mais sur lesquels elle exerce malgré tout une fascination. Et puis le personnage de cette femme riche, distante et respectée, parfois ivre, parfois rieuse, souvent pensive : Duras la dépeint de telle façon que même dans sa fragilité elle reste forte, obstinée, impassible – « C'est une chose qu'elle sait faire, s'asseoir devant la mer et fumer, ou en lisant ou en ne lisant pas, en ne faisant rien » - Classe, pour résumer. C'est pas mièvre, c'est pas sentimental et ça fait du bien de suivre un personnage de femme comme celui-là.
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