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EAN : 9782070369430
427 pages
Gallimard (24/06/1977)
3.93/5   401 notes
Résumé :
Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu.
L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Étrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abid... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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L'un de mes Duras préférés... Totalement Duras, absolument Duras. Bien sûr c'est lent, bien sûr c'est flou et troublant. Bien sûr c'est inachevé. C'est Duras. C'est tout ce qui fait la force de Duras!
Avec son style puissant et ô combien remarquable, l'auteur nous plonge ici encore dans une étrange et ambiguë passion, entre un homme et une femme qui ne se cherchaient pas et ne se trouveront jamais vraiment.
La mer, la chaleur, le voyage, les corps... Ce fut pour moi un plaisir de bout en bout que de suivre avec les mots de la grande Marguerite, le parcours de Sète à Léopoldville, de ces deux amoureux pétris de vie, de mort et de contradictions...
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Naviguer pour chercher, chercher pour ne pas trouver, naviguer pour aimer, trouver pour ne plus aimer.

Un océan de contradictions dans la houle obstinée de la phrase durassienne.

On aime ou on débarque. Moi, je reprendrais bien mon havre sac pour croiser sur ce bateau-là !
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J'ai commencé à lire Marguerite Duras il y a presque vingt ans, et j'avoue que ce livre me bluffe ! Elle a réussi à me surprendre. Evidemment, elle y est toujours Duras, Duras un peu avant l'heure, quand elle essayait encore d'écrire des romans un peu classiques (quoique le rythme du Marin de Gibraltar contredise déjà cela), mais elle m'a surpris car le livre prend parfois des tonalités inattendues (pour moi).
La première partie du livre m'a paru un peu longue. On peut reprocher à l'auteur d'avoir pris pour narrateur un personnage un peu fantôme, dont on ne comprend pas trop pourquoi Anna, l'héroïne, tombe peu à peu amoureuse de lui. Excepté cette volonté qu'il a eu de briser les chaînes de sa vie. Bref, je trouve que le narrateur est surtout un prétexte à observer le personnage d'Anna, qui la fascine, et qui est elle-même envoûtée par le marin de Gibraltar.
L'histoire est incongrue, inrésumable, mais… on s'en fout ! C'est une variation sur l'impossibilité de l'amour, l'absurdité de l'existence, la soif d'absolu en réponse à la vacuité de la vie. A la fin du livre, quand les personnages abordent l'Afrique, le récit prend souvent des allures comiques. C'est surtout là que j'ai été surpris. J'avais oublié que Duras avait aussi fait quelques tentatives comiques au théâtre. Et surtout, elle est drôle ! Il faudrait faire lire le récit de la vie du marin de Gibraltar, en fin du livre, par le biographe du dernier roi du Dahomey, aux détracteurs de l'auteur. Un délice. Et les conversations au bar sur les sauriens et les glaciations du quaternaire… d'anthologie ! Un très bon Duras finalement !!!
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Marguerite Duras a l'habitude d'écrire des livres courts et "Le marin de Gibraltar" est une exception. J'aime beaucoup ce roman de voyage dans lequel revient des thèmes chers à mon auteure préférée. le cadre d'abord avec l'Italie sous le soleil, la difficulté des rapports amoureux, le bal et les milieux populaires, le ministère des colonies où elle a elle-même travaillé...
Exceptionnellement le narrateur est un homme. Dans la première partie du roman il est en vacances à Florence avec sa compagne Jacqueline qu'il a connu au travail puisqu'il partage le même bureau du service de l'état civil au ministère des colonies. C'est l'occasion pour le jeune homme de 32 ans de prendre de grandes décisions qui vont changer sa vie.
Il rencontre un ouvrier qui va lui proposer d'aller au bord de la mer. C'est là qu'il va quitter Jacqueline et partir avec Anna, richissime veuve qui voyage sur son yacht à la recherche du marin de Gibraltar, amour perdu et quête de sa vie.
Marguerite Duras a l'art de nous faire prendre conscience du temps qui passe
En quelques heures la vie du narrateur va être bouleversée. Elle sait aussi raconter les moments où il ne se passe rien. Mais Anna n'est pas une bourgeoise oisive, elle veut mener sa vie comme elle l'entend.
En Fonction des informations reçues par ses anciens navigateurs (car c'est aussi une histoire de marins), ils vont faire des escales pour tenter de retrouver le marin de Gibraltar : Sète, Tanger puis le Dahomey à l'époque où le Bénin était encore une colonie française.
Dans cette quête, on retrouve aussi le rapport amoureux à trois. le fait que Marguerite Duras ait partagé sa vie avec Dionys, son amant, alors qu'elle était encore mariée à Robert Antelme y est pour quelque chose.
Le narrateur va aimer cette femme même si elle est à la recherche d'un autre. Grâce à elle, il veut écrire un roman américain.
Pourtant la dernière partie de ce roman a un peu rompue le charme. Les personnages quittent le bateau pour se retrouver sur la terre ferme en Afrique. de là la narration est totalement transformée.
Beuverie dans les bars et discussions burlesques entre les sauriens et la chasse aux koudous.
J'ai trouvé que la recherche du marin de Gibraltar devenait secondaire, même si on retrouve l'humour de Marguerite Duras. C'est comme une mise en abyme avec un livre dans le livre. J'ai eu le sentiment que toute cette partie avait été rajoutée d'autant plus qu'elle fait référence à Ernest Hemingway que Duras admire. D'ailleurs elle dit qu'elle a écrit ce roman pour lui, en référence à « Green Hills of Africa » récit romancé et autobiographique publié par Hemingway en 1935.
Et puis, la fin est magnifique comme je m'y attendais.

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C'est tout à fait par hasard que j'ai trouvé ce roman et je n'ai pas regretté. J'ai vraiment bien aimé cette quête improbable qui nous emmène de Florence à Léopoldville dans les années 50, ces personnages à la recherche d'eux-même, d'un sens à leur vie. Duras décrit magnifiquement bien les relations humaines. La première partie en Italie est un ravissement. Par ailleurs, la réflexion sur les colonies me semble un des points importants du récit. Duras, née en Indochine, sait de quoi elle parle. La chasse au koudou comme symbole du massacre de l'innocence est également un point fort. (C'est du moins, mon interprétation). On notera juste un léger fléchissement de mon intérêt à peu près à la moitié du livre. Moment où l'intrigue s'étiole un peu et les dialogues assez répétitifs se noient dans de larges rasades de vin ou de whisky.
C'est un livre que je conseillerais à tous les amateurs du genre.

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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Le koudou ne mourut pas tout de suite. Il pleura longtemps. Voir pleurer un koudou est une chose que personne ne devrait voir. Allongé sur le bord de la route, la gueule en sang, le koudou pleura de tristesse d'avoir à mourir. Il pleura les pentes herbeuses du Kilimandjaro, les traversées à gué de l'Ouellé, les aurores silencieuses dans les clairières des savanes. Le chasseur l'acheva. Il le chargea sur son porte-bagages et s'en retourna vers sa tente. Il ne raconta son aventure à personne. Il ne s'agissait que d'un seul koudou, et le monde en fourmille, mais l'innocence d'un seul koudou, qui pourra jamais la racheter ? Le lendemain, le chasseur trouve que le matin était amer. Il n'eut pas le courage de se lever et resta enfermé dans sa tente jusqu'à midi.
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J'étais enceinte jusqu'aux dents de tous les mots de l'amour et je ne pouvais plus accoucher d'un seul.
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Les oiseaux, c'est comme l'amour, ça a toujours existé. Toutes les espèces disparaissent, mais pas les oiseaux. Comme l'amour.

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Je perdis toute liberté. Elle occupa toutes mes pensées, hypothéqua mes jours, mes nuits. Un clou noir dans mon coeur.
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Marguerite Duras arrive à capter l'attention dès les premières lignes de ce beau roman, presque à la manière d'un thriller et pourtant il ne s'agit que des réflexions ou plutôt même sensations d'un homme en quête de lui-même. En quête de sa vie qui lui a trop échappé. Un livre qui aurait tout à fait sa olace dans les nouveautés, tant son style est intemporel et son sujet plus que jamais d'actualité.
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