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Critique de brigittelascombe


On entre dans ce livre par la petite porte,celle des bannis.Celle d'une pauvresse qui marche sans fin, l'estomac vide et le ventre plein d'une vie déjà abhorrée.Elle voudrait le vomir cet enfant du Mékong avec l'acidité des mangues grapillées de ci de là, mais il s'accroche à sa faim et lui vole son du alors qu'elle mendie une piastre. La "crasse pénètre sa peau".Elle s'arrache des touffes de cheveux et se donne pour quelques grains de riz.C'est la mort en marche, sans trêve entre deux hallucinations, entre deux couplets du même chant qui ricoche à l'infini, celui de Savannakhet,celui d'avant,celui qui la relie encore au monde des paroles mais pas des sentiments,celui d'une morte vivante qui se débarrasse de son fardeau face aux grilles de l'ambassade de France à Calcutta.
Et nous lecteurs, on marche le long des pages, on marche et on s'épuise, se lamente,on dérive tour à tour en se questionnant sous ce ciel bas zébré de rares éclairs de lucidité: c'est quoi ce titre de Vice-consul?
Et lorsque les grilles somptueuses s'ouvrent sur le faste et les médisances de l'Inde blanche, alors que dans ses jardins croupissent les lépreux et que plane l'odeur pestilentielle de la vase, et qu'on le voit, LUI,cynique, capable du pire, pénétrer dans ces lieux avec son regard vide on se dit: Non, pas ça,plus jamais ça!
Un roman dur et sublime, du vrai Marguerite Duras!
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