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Critique de jimpee


Le barrage contre le Pacifique fait partie des livres majeurs de Duras, adapté plusieurs fois au cinéma, mais je ne l'avais jamais lu, ni vu les films. Je suis encore sous le choc de ce roman puissant, violent et superbe. L'histoire a une inspiration autobiographique, ce n'est que plus troublant.

Le roman se déroule en Indochine dans la plaine de Kam en bordure de la mer de Chine. La mère, veuve, a sacrifié ses économies pour acheter une concession qui se révèle inexploitable, envahie par les eaux salées. Elle a mobilisé ses voisins et les paysans pour construire des barrages qui empêcheraient la mer de stériliser les terres, en vain, les barrages n'ont pas résisté et elle vit dans la misère avec ses deux enfants, Joseph et Suzanne.

Un riche colon de passage s'éprend de Suzanne, 16 ans, et va lui faire la cour. Riche mais laid et faible, il tente de la séduire et se butte à l'hostilité de Joseph. Il couvre Suzanne de cadeaux et espère amadouer la famille qui fait bloc et cherche à lui imposer le mariage. Il y a un côté maquereau assez hallucinant chez le frère et la mère, prêts à tout pour vendre la fille, qui l'incitent à faire monter les enchères et à ne pas céder avant d'avoir la bague au doigt. Mr Jo donne un diamant estimé à 20 000 francs à Suzanne qui se refuse quand même ; il s'en va et la tribu part à la ville pour vendre le diamant.

L'ambiance de la seconde partie est différente, mais tout aussi désespérée. A la ville, Joseph les quitte très vite pour rejoindre une femme ; la mère fait le tour des bijoutiers pour écouler le diamant qui se révèle défectueux et Suzanne découvre une autre vie. Joseph le vend à ses relations et la mère attend son retour, redoutant qu'il ne parte définitivement. de son côté, elle règle quelques dettes et espère pouvoir réemprunter, en vain. de retour à la concession, Joseph ne rêve que de partir avec la femme qu'il a rencontrée et revient le chercher ; la mère s'épuise avec ses chimères et Suzanne attend aussi de trouver son avenir. On en apprend un peu plus sur le parcours de la mère, la vénalité des agents coloniaux en charge de l'attribution des terres, les obligations de mise en culture des territoires concédés et la vie des indigènes, notamment au travers du caporal, le serviteur. C'est une terrible charge contre les soit-disant bienfaits de la colonisation. Epuisée, la mère meurt ; ses enfants abandonnent la concession, Joseph pour continuer sa vie de chasseur et Suzanne pour rejoindre la ville.


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