Ces quelques jours dans la Mongolie m'apprennent que la solitude m'est devenue un état nécessaire. Je la trouve douce. Elle est la sœur de la liberté.
- La première chose que tu veux faire en rentrant ?
- Rentrer est la dernière chose que je veux faire.
Lhassa, les chinois ont rasé le passé de la haute table des Dieux, la cité céleste est tombée bas
Je traîne derrière moi un nuage de taons. Je remarque que le taon abandonne la poursuite au-delà d’une vitesse de 12,5 km à l’heure. Je suis heureux de livrer gracieusement cette observation à toute académie des sciences qui serait intéressée par le sujet.
Je marche, je marche, c’est tout ce que je sais faire.
Il est nécessaire d’avoir vécu les déchaînements du ciel sur la rive d’un fleuve puissant dans la solitude sibérienne pour ressentir un peu de ce préhistorique effroi de l’âme devant la nature.
Pas une trace de vie humaine. Ici, le chemin commence.
Ce que je veux célébrer c’est « l’esprit d’évasion »