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Critique de Colchik


Voici la famille Durrell au grand complet quittant l'Angleterre pluvieuse en 1935 pour des cieux plus cléments sur l'initiative de Lawrence, dit Larry, dont le tempérament autoritaire n'a d'égal que la mauvaise foi. Mrs. Durrell, mère un peu distraite et influençable, a vendu la maison familiale et embarqué les enfants à destination de la colonie anglaise de Corfou. Mais s'agit-il encore d'enfants ? L'aîné, Larry, a vingt-trois ans, les cadets, Leslie et Margo, ont respectivement dix-sept et quinze ans, seul le benjamin âgé de dix ans, Gerry, est encore plongé dans le monde de l'enfance.
Après avoir trouvé une maison aux confins de l'île pour les abriter – grâce à un chauffeur de taxi providentiel – chacun s'adonne à ses petites manies et occupations. Larry se plonge dans ses livres, Leslie teste ses armes à feu, Margo soigne son acné et Mrs. Durrell cuisine. Gerry est laissé à lui-même. En compagnie de son chien, le voilà qui se met à explorer son nouvel univers. Il parcourt les collines, visite les vallées, explore les talus, les sources, les mares. Il ramène de ses longues promenades des insectes, une tortue donnée par un étrange vagabond ; tantôt il se fait offrir une collation chez un paysan, tantôt traîne sur le rivage pour observer les pêcheurs. le jeune garçon découvre un monde merveilleux, à la fois sauvage et habité, accueillant et replié sur ses mystères. Son intérêt pour l'entomologie en particulier, et pour les animaux en général, peut s'épanouir sans restriction, même si Larry décide au bout d'un certain temps qu'il faut songer à l'instruire. le précepteur, un jeune homme aussi fantasque que ses frères, ne peut intéresser l'enfant qu'en abordant toutes les disciplines par le biais de la zoologie.
Le recueil de souvenirs de l'auteur est une galerie de portraits de personnages tous plus pittoresques et excentriques les uns que les autres. Mais, il n'est pas simplement cela. Il y a beaucoup de fraîcheur et de poésie dans la manière dont Gerald Durrell nous restitue son enfance, nous fait découvrir son île enchanteresse. Il nous livre le regard d'un enfant libre d'aller et venir, de vagabonder, confiant envers les autochtones dont il apprend peu à peu la langue, et parfois surpris par les comportements de ses grands frères qui n'ont qu'une préoccupation épisodique du benjamin.
C'est aussi un témoignage du pragmatisme anglais. Des invités arrivent, on change de maison car on manque de place ; l'argent se fait rare, on déménage pour trouver un logement meilleur marché. On s'adapte en permanence, quitte à paraître inconséquents et frivoles. Une conduite presque inimaginable aujourd'hui dans notre univers hyper-sécurisé !
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