AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de autempsdeslivres


Retour au Japon et sur le déracinement des coréens partis au Japon. Les billes du Pachinko se pose du point de vue de descendants de ces exilés, d'une petite-fille de Zaïnichis, qui elle-même vit en Suisse où s'est installée sa famille. Peu à peu, on découvre les liens distendus entre les différentes générations, Claire, la petite-fille ne connait presque plus aucun mots coréens et ses grands-parents refusent de dialogue avec elle en japonais.

Dans son roman, Elisa Shua Dusapin ne s'attarde pas sur les conditions de vie de ces exilés, sauf quelques touches ici où là, mais préfère se concentrer sur l'isolement dans lequel certains d'entre eux se sont réfugiés au quotidien, à ne vivre que dans certains quartiers et se rendre uniquement dans les boutiques tenues par des coréens au point d'être perdus lorsqu'ils se trompent dans leurs trajets mais aussi familial en refusant de partager avec leurs proches leurs passés, leurs souvenirs, leurs histoires vécus en Corée d'avant-guerre et sous l'occupation japonaise.


Les billes du Pachinko parle de ce refus d'aborder les sujets essentiels entre membres d'une même famille mais de cette facilité déconcertante de le faire avec des inconnus sur ces sujets que ce soit entre Claire et ses grands-parents qui a découvert les conditions de leurs arrivées sur le sol nippon et sur son arrière-grand-mère par son compagnon que la relation étrange entre Mieko, la jeune élève japonaise de Claire, et sa mère dont la disparition du père reste comme un poids mort, un sujet qui les ronge chacune de manière différente et la tristesse qui peut en découler.


Il s'agit d'un court roman empreint de mélancolie et d'immobilisme, de solitude que la présence des autres ne peut alléger, une tristesse impossible à faire disparaitre, une incapacité à transmettre son histoire à sa descendance qui empoisonne et détruit peu à peu les relations familiales. Une méconnaissance du passé, du vécu qui empêche les enfants et les petits-enfants de se construire totalement du fait de l'ignorance de leurs racines.
La fin du roman est d'une grande tendresse, le lien entre les deux générations se fait enfin, ils ne peuvent retourner là-bas et lui donne la possibilité de se découvrir et de découvrir d'où elle vient, si les mots manquent les gestes suffisent et la transmission devient alors possible.
Elisa Shua Dusapin signe un très joli roman sur le déracinement, la famille, les non-dits et la transmission.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}