Les Meurtres zen, tome 3 : Des meurtres pour retrouver son calme

L'idée que je m'étais faite du droit et de la justice étant étudiant ne correspondait absolument pas à la réalité du métier que j'avais fini par exercer. Je ne rendais pas le monde plus juste. Contre d'importantes sommes d'argent, j'aidais des personnes mauvaises à s'en sortir, malgré les injustices qu'elles avaient commises.
Ce n'est qu'en me mettant à mon compte que je parvins grosso modo à faire la paix avec ma profession. Désormais, je n'étais plus au service du crime. J'en faisais partie.
Voilà qui était honnête, au moins.

Marquer. Bloquer. Supprimer.
La devise du monde digital libre.

Autrefois, les publications qui contestaient l'ordre établi devaient faire l'objet d'une pénible mise à l'index ou d'un autodafé sur la place de l'Opéra à Berlin.
Aujourd'hui, il suffisait de cliquer sur une touche pour les effacer.

Il existe une grande différence entre celui qui est prêt à tout partager avec les autres et celui qui est prêt à leur faire part de tout. Le premier associe les autres à sa richesse. Le deuxième, à sa misère.

Les smartphones ne se distinguent que très peu des cigarettes. Quand vous avez vous-même réduit votre consommation, celle des autres vient vous impacter d'autant plus négativement.

Toute personne qui naît doit mourir. Voilà qui est extraordinairement apaisant. Au lieu de nous préoccuper chaque jour du moment de notre mort, nous pourrions aussi prendre plaisir chaque jour à nous occuper du reste de notre vie.

Le cadeau d’anniversaire ultime que je reçus ce soir-là fut la chance pure et dure de n’avoir écrasé personne ni m’être fait arrêter par la police sur le chemin du retour.

De ce fait, je pus avancer mon Land Rover Defender , intact jusque-là, si près du mur de mon immeuble que la roue avant droite alla se planter dans une fenêtre de la cave, cassant l’essieu avant.