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Critique de Livretoi


Pendant l'occupation, l'enrichissement honteux d'un couple d'épiciers sans scrupules : transformations des produits, triches sur les étiquettes, les poids, la nature des marchandises vendues, dénonciations, méchanceté, trahisons, opportunismes en fin de conflit pour se fabriquer une image de défenseur de la France libre, tout y passe.
Portrait au vitriol, accablant, et bien sûr, très drôle. Mais la caricature cache une réalité. Les Poissonard avec leur patronyme qui rime avec poissard, poisseux, poisson visqueux, vicelard, connard et salopard, ont existé pendant la guerre.

Parallèlement à ce récit nous suivons le parcours du jeune Léon Lécuyer, intellectuel idéaliste et intègre, prisonnier de guerre, vite évadé, qui connaîtra l'exaltation dans l'amour et la résistance avant de perdre ses illusions.

Pour son plus grand malheur, ce Léon croisera deux fois la route des Poissonard, au tout début du roman et à la fin. Mieux vaut ne pas tirer de morale à ce roman, car ici, les tricheurs gagnent et les honnêtes gens sont la victime des tricheurs.

L'univers des Poissonard m'a fait penser à celui de la trilogie de Gabriel Chavallier Clochemerle (1934), Clochemerle Babylone (1954), Clochemerle les Bains (1963), dont je recommande la lecture. Même humour, mêmes types de dialogues.

Ce roman m'a aussi fait penser au roman de Romain Gary, "Le Grand Vestiaire" (1949) où l'on découvre, dans la période d'après-guerre cette fois, le même univers de magouilles, de compromissions, de masques sociaux portés par les gens, qui cachent leur vraie nature.

Donc, une lecture très agréable, des scènes très drôles, quelques passages moins heureux. Je pense qu'on aurait pu se passer de Léon, que le roman aurait gagné en densité en restant concentré sur les Poissonard et la veine humoristique.

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