AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tandarica


Une page se tourne, une autre s'écrit.

« Finalement, c'est quoi vivre dans un pays post-communiste ? » (p.20) se demande l'auteur qui effectue un voyage en Roumanie en 2019.

Cet extraordinaire road-movie, pimenté d'un savoureux humour plutôt politiquement incorrect, commence de manière très forte avec une épigraphe très inspirée :

« Alors la voilà, cette liberté ! Nous attendions-nous à ce qu'elle soit comme ça ? Nous étions prêts à mourir pour nos idéaux. À nous battre pour eux. Mais c'est une vie « à la Tchekhov » qui a commencé. Sans histoire. Toutes les valeurs se sont effondrées. […] Personne ne parlait plus d'idéal, on parlait de crédits, de pourcentages, de traites, on ne travaillait plus pour vivre, mais pour « faire » de l'argent, pour en « gagner ». Cela va-t-il durer longtemps ? »
(Svetlana Alexievitch, La Fin de l'homme rouge - ou le temps du désenchantement).

Le livre comporte plusieurs notes qui apportent des éclaircissements utiles et surtout des suggestions pour prolonger la lecture sur la thématique de la Roumanie. C'est ainsi que j'ai découvert non seulement le témoignage d'Anina, Je suis Tzigane et je le reste, mais aussi la BD de Vincent Croguennec, 16 Februarie, Romania que je compte lire prochainement. Il y a aussi de croustillantes références musicales placé en exergue des différents chapitres, à écouter (ou pas), voire la liste page 188. Ainsi, j'ignorais, par exemple qu'Edward Maya était Roumain, tout comme j'ignorais que Constanța était « la plus grand port céréalier d'Europe » (p. 37).

Le style documentaire instaure une certaine objectivité dans le propos que l'auteur tient à confronter à plusieurs sources. Et cela gagne en crédibilité, comme pour cet amalgame encore fréquent entre Roms (ou Rroms) et Roumains (cf. pages 17-18), l'existence de nostalgiques de l'époque communiste, le peu de souci écologique de la Roumanie, etc.

J'ai adoré la clin d'oeil (p. 48) au roman Europolis dont l'action se déroule à Sulina.

Bref, pour moi aussi, comme pour @Erik_ dont je recommande la critique, « c'est la meilleure BD sur la Roumanie » !
Commenter  J’apprécie          944



Ont apprécié cette critique (94)voir plus




{* *}