C’était vers le matin, et après que tu m’eus violée comme le font d’habitude les hommes enfermés dans une amertume haineuse, et sans pitié, tu as dit, c’est tout ce qui reste, nous marier, n’est-ce pas ce que les gens font, n’est-ce pas ce que ressentent les gens mariés ?
si la pornographie fait partie de la liberté masculine, alors cette liberté est inconciliable avec la mienne
La suprématie masculine est fusionnée au langage, de sorte que chaque phrase la proclame et la renforce
Le sexe, un mot au potentiel si vaste et si évocateur, est rogné par l’homme jusqu’à ne plus signifier, de fait, que l’intromission du pénis
Mais la vie d’une femme battue est moins vaste que la terreur qui détruit cette femme jour après jour
Mais nous disons non, et nous l’avons dit suffisamment fort et de façon suffisamment collective pour que ce non ait commencé à résonner dans la sphère publique
Je parle pour de nombreuses féministes, pas seulement pour moi, quand je vous dis que je suis fatiguée de ce que je sais et qu’aucun mot ne peut exprimer la profondeur de ma tristesse concernant ce qui a été fait aux femmes jusqu’à cet instant même, à 14 heures 24 aujourd’hui, ici à cet instant
Je dois vous demander de résister, de ne pas céder – de détruire le pouvoir qu’exercent les hommes sur les femmes, de refuser l’acceptation, de l’avoir en horreur et de faire tout ce qu’il faudra, quoi qu’il vous en coûte, pour l’abolir
Préface de Christine Delphy disponible sur le blog : "entre les lignes entre les mots "
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/11/16/preface-de-christine-delphy-a-lanthologie-dandrea-dworkin-souvenez-vous-resistez-ne-cedez-pas/