Ce n'est en rien un hasard si Yahvé, le premier dieu sans déesse, préfère ce boucher d'Abel lui offrant des bestiaux égorgés au doux Caïn cultivateur; surprise, ce sera Caïn le fratricide! C'est sans doute que le peuple des cultivateurs adore la Grande déesse, mère de la Fertilité/Fécondité et que l'art de cultiver la terre reste l'apanage féminin. (...) Une guerre terrible aurait opposé, donc, les peuplades cultivatrices, attachées du Divin Féminin d'antan, aux clans pastoraux, pour se terminer par la victoire de ces derniers, adorateurs du Dieu unique et sans déesse. (Qui, de nomades, devinrent sédentaires et accaparèrent alors l'agriculture.)
L'histoire ne nous apprend-elle pas que chaque nouveau courant de pensée, chaque pas de plus dans la conquête de l'épanouissement et l'investigation du savoir se paie par une réaction d'autant plus importante que ce franchissement est promis à ouvrir l'avenir?
Il est parfaitement équitable de comparer le manuel d'antisémitisme hitlérien au 'Marteau des sorcières'.
Ces deux ouvrages appartiennent à l'hallucinante possibilité humaine de déchaîner un massacre à partir d'un raisonnement digne d'un aliéné.
Si cette "marque de Satan" est absente, on jette la victime à la rivière, pour voir si elle surnage - preuve de magie - ou s'enfonce, preuve d'innocence. Aucun document ne nous a informés de la suite : sauve-t-on alors l'"innocente"?
Mais l'allergie à l'Autre est toujours là, sous cette forme sexuelle ou raciste qui fit le malheur d'un monde dit civilisé.