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Critique de elisecorbani


Ma culture féministe étant assez sommaire, je n'avais jamais entendu parler de Françoise d'Eaubonne avant de lire le collectif "une bibliothèque féministe" dirigé par Agathe Taillandier. La pionnière de l'écoféminisme y était évoquée par Marie Desplechin et j'avais été intriguée et séduite par cette figure iconoclaste et prolixe.

Marie Desplechin évoque l'anecdote de sa rencontre avec l'autrice, très âgée mais toujours très militante, et la colère de la vieille dame à l'évocation des romans jeunesse qu'elle avait écrit pour faire bouillir la marmite et pour lesquels elle n'avait que mépris. Marie Desplechin au contraire se rappelait avec émotion l'audace des héroïnes et la morale inspirante de ceux ci, notamment Les fiancés du puits doré.

Le hasard toujours excitant des boîtes à livres croisées ces dernières semaines ont mis sur ma route ce précieux volume de la Bibliothèque Verte paru en 1961. J'ai proposé à ma fille, avec qui j'ai lu à voix haute les 25 épisodes d'Élisabeth princesse à Versailles, de changer d'époque et de passer du règne de Louis XVI à celui de Louis XV et de la Reine Marie sous les auspices de Françoise d'Eaubonne.
Au passage, le voyage dans le temps concerne aussi le champ lexical et le style de rédaction et c'est toujours une expérience intéressante d'introduire auprès des enfants des lectures qui rompent avec la modernité qui leur semble être une norme.

Nous avons passé un moment fort agréable avec cette aventure aussi romantique que chevaleresque entre les ors de Versailles et les oliviers de Provence. Évidemment on se doute dès le début que tout finira par un happy end et la révélation finale ne surprendra pas le lecteur adulte mais le plaisir est là.
Le talent de l'autrice est finalement dans sa capacité à tisser sa toile romanesque autour du véritable héros de l'aventure, le bandit gentilhomme Mandrin.
Figure historique marquante, sorte de Robin des bois de l'époque, se livrant à la contrebande par révolte contre les abus du fisc- la Ferme Générale- Mandrin est un héros idéal dans un panthéon d'inspiration communiste.

Françoise d'Eaubonne lui avait consacré déjà un ouvrage en 1957. En 1955, Yves Montand se fait l'interprète la chanson de Mandrin. L'année 1962 verra également la sortie d'un film lui étant consacré au cinéma.
En faisant de ce héros populaire plein de panache le pivot de son roman, Françoise d'Eaubonne attire le regard de son jeune lecteur bien au delà de la romance et des fastes monarchiques, vers une réflexion sur la définition même de la justice.
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