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Citations sur Déjà vu - Chutes - Quelque part (14)

j'avais coutume de me pencher tel le héron sur l'eau fangeuse
où l'on m'a condamné à puiser ma pitance
ce jour-là l'eau m'a renvoyé mon image
disloquée dispersée
entre mes chairs où la vie s'ébat sans cause
guerroyant contre les cicatrices que l'on m'a faites au sang
je marchais dans une allée de piccadilly en quête d'un peu
d'étonnements
tâtonnant sans fin sur mon nom crucifié
et j'ai dit oui
à la jungle qui tente encor de couvrir en moi la voix des
cuisinières et des doctoresses car c'est là où l'on a immolé
la vie au prétendu nom de la vie
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j'entends le silence
ainsi les années ont passé
depuis que tes photos
ces images qui donnent sur des mers torrides
ont jauni
le temps a jauni depuis que tu passas tendrement
la main à mon cou
en ces temps-là tu riais de mes rires
mais tu ne sais pas
tu ne sais pas que je riais peureusement
de te savoir en transit pour d'autres baisers
oui
te souviens-tu des rouges-gorges qui nous moquaient
quand enlacés sous les caïlcédrats froissés
nous nous promettions la vie et
dieu
la mort
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les femmes viennent et
s'épanchent à l'eau qui pépite
au pied du mont noir
où je m'assieds à l'heure du soir
pour méditer un ou deux vers de
rainer maria rilke

j'en ai dormi
rêvé de ce tableau
et de mes mains nues
ces mains de cette glaise
je l'ai peint au sommet du rocher
telle une fresque ancienne
d'avant l'exode
danqira

c'est là où j'ai rêvé vivre
rêvé mourir
au bord de cette eau de ma
naissance
rivière des neuf rivières
cette eau qui ailleurs
en mes veines
plus sûrement que du sang noir
plus sûrement ô cendre acier

cette eau de mon corps
cette eau là
où est la vie d'ici
la vie d'ailleurs
l'autre vie
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ah peuple-alibi
qu'il est insondable ton martyre
flamboyez
oripeaux du triomphe immobilier
mais bon dieu qu'il se proclame donc dieu
l'empereur président à vie président du parti unique mage stratège
suprême
nous ririons aux larmes
si nos larmes n'étaient déjà toutes pleurées
flamboyez
flamboyez
oripeaux de la matraque impériale
acclamez
les chefs tatillons d'états gorgones
flamboyez oripeaux des flasques ténèbres
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le vent qui danse la samba des martyrs
est l'espoir de nos lendemains
un baobab a versé des larmes de baobab sur mon front des jours sans fin
et à l'orée de ma fièvre
l'ombre des gazelles m'a ébloui quand je l'ai approchée
mais personne dans mon tourment
n'a pris l'histoire à contre-pied
le portrait des siècles a déchiré violemment l'hymen des nations
et le fleuve dans nos cœurs attendris a débordé de son lit
une colère large et immense s'est élevée au firmament de nos
impatiences
aujourd'hui le clairon de feu a dévalé les monts de la puissance
l'espace égrène ses mies de pain jamais mâchées
et je crache nos intestins séchés au soleil des privations
et le cri des vagues écumantes de nos mères suturées
se déverse sur le pont des bataillons nouveaux
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les fronts perlés de stupre
disent
inébranlables
l'incommensurable de notre génuflexion
et pourtant
disait l'homme avec ferveur
vous
osez réclamer un siège
la mort ne peut être le tribut de la vie
et la vie est leur otage
que reste-t-il des bouts de bois de dieu
sinon le corps sec
que pourtant rien n'enflamme
et divorcé de toute essence
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ainsi notre histoire est une histoire de trains d'aéroports
de stations de métro
la chute des larmes sonne le même glas
chaque jour nous amenait un soleil triste et des yeux gris
à réaumur-sébastopol l'adieu sonnait adieu peut-être ou
havre-caumartin
c'était un amour autour d'une table ronde
où nous devisions sur le violet de ton noir
face aux cris aux crocs à l'écran
je ferme les yeux
(souvent au détour d'un cri d'une vie
l'on s'étonne du chemin parcouru
mais les bretelles de notre voyage
nous réservent d'autres indécisions)
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de moi l'aimeur le cri fendra la mappemonde et
brisera les complots contre la vie
oh nous rirons nous rirons
nous rirons sans doute
mais si tu pleures ou moi
alors nous redresserons les rivières mal orientées
les terres inégales les parallèles
oui nous le ferons oh oui nous referons l'amour contre le silence
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l'homme vint
et s'assit
sa voix d'airain brisa le désert
il parlait
(de la sérénité des jours qui
vont ensemencer de la vague de leurs veines ouvertes
les champs incertains du futur)
ses mains
longues
transies de pouvoir
pianotaient le balafong des murmures
enfin libérés
tandis qu'il ponctuait ses chants du souvenir des vies inachevées
pour porter témoignage des larmes des vierges
et des hommes à queue de matraque qui ont dépucelé les ombres
et le génie
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(la voix calme et forte)
qui suis-je
qui je suis
je suis noir je suis blanc je suis jaune
transparent
je suis
celui qui est né au carrefour des siècles
celui qui a reçu l’histoire en plein cœur
celui qui se désaltère à la source mosaïque
qui gémit des secousses de la planète
qui s’est fiancé au méridien de greenwich
je suis
le prince d’une vestale
violée à coups de baïonnette
le funambule en équilibre sur le mince fil des identités
sous vos soleils tyrans
entre le baobab et le gratte-ciel
je suis mille
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