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Critique de Garoupe


Si James Bond m'était conté

Alexandra Echkenazi s'est amusée à créer une fiction autour de Ian Fleming et de la genèse de la création de son personnage mondialement connu James Bond. Sa fiction, cela dit, Alexandra Echkenazi la construit à partir de faits réels.

Seconde Guerre Mondiale. Ian Fleming a été recruté par l'Amirauté anglaise en qualité d'espion. Ian Fleming ne rêvait que de ça : le secret, l'aventure, l'adrénaline. Sauf que le sort qui lui est réservé est celui de secrétaire particulier, de tête pensante, d'organisateur mais pas d'élément actif de l'espionnage anglais. Il aura ainsi de participer à l'opération Double Cross visant à créer une équipe d'agents doubles travaillant pour l'Abwher allemande mais réellement au service de sa gracieuse Majesté.

Au cours de ses missions, Ian Fleming aura l'occasion de croiser à plusieurs reprises le mystérieux personnage de Dusko Popov, d'origine tchèque, agent allemand, bel homme à femmes, dandy de l'espionnage au flegme tout britannique… bref le modèle idéal du futur James Bond.

A partir de ce plan de départ, Alexandra Echkenazi mélange réalité et fiction au sein des services secrets anglais et allemands, dans la lutte pour le seul pouvoir qui aura une réelle influence sur le sort de la guerre : l'information et, plus importante encore, la désinformation.

Dans ce jeu de dupes, Ian Fleming traîne un certain mal-être, le regret de ne pas être dans l'action, de ne pas pouvoir afficher le même flegme que les figures romanesques et pourtant tout à fait réelles qu'il croise inlassablement. Cette frustration, Ian Fleming la mettra ensuite au service de la littérature de sa gracieuse Majesté.

On se laisse facilement porter par le style léger et aventureux d'Alexandre Echkenazi. On se plait à jouer les espions discrets dans les pas de Dusko Popov ou au contraire à faire le beau au milieu des nids d'espions qui ne se trouvent pas qu'au Caire mais, dans le récit d'Alexandra Echkenazi, essentiellement à Londres et à Lisbonne.

Alexandra Echkenazi s'attache à quelques personnages clefs de son récit qu'elle chouchoute tout particulièrement. Elle fait de Ian Fleming un être bancal soumis à ses frustrations, celles-ci lui faisant parfois perdre son sang froid et mettant de temps en temps en péril ses missions si ce n'est sa propre vie. Dusko Popov au contraire brille de tous ses feux et son clinquant n'a d'égal que sa droiture et un certain sens de l'honnêteté.

Bref, Alexandra Echkenazi fait ressortir l'aspect peu glorieux de la personnalité de Ian Fleming pour mieux encenser celui de son personnage de fiction librement inspiré d'un personnage réel. Qui de Dusko ou de James a le plus façonner l'image qu'en a pu avoir Ian Fleming ? Les fantasmes héroïques de Ian Fleming ne sont-ils pas plus à l'origine de l'engouement de celui-ci pour Dusko puis pour son personnage que la réalité ?

Lien : https://wp.me/p2X8E2-V9
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