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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Alabama (USA). 1950.
Pourquoi le garagiste noir Robert Hoffman fracasse-t-il le petit avion P-51 Mustang alors que son fils, Mark, lui demande ce qu'est la guerre ?
Alabama (USA) 1969.
Mark s'en revient chez lui présenter sa petite-amie à ses parents. Il n'a nullement l'intention d'avouer à ses parents qu'il a cessé ses études universitaires pour suivre des leçons de pilotage. En cours de route, ils sont victimes des provocations et des moqueries exercées par les jeunes blancs de l'Alabama, état particulièrement raciste. La confrontation risque de virer au vinaigre, mais heureusement la petite-amie convainc Mark de démarrer et de ne pas s'attarder dans un affrontement qui risque de mal tourner car, dans l'Alabama, quelles que soient les circonstances, la faute incombe toujours à un « nègre » …
Presque au même moment, le père de Mark est à son tour victime d'une mesquinerie de la part d'un jeune blanc à un feu rouge. Notre garagiste est prêt à en découdre avec les blancs qui se trouvent là, mais son employé le convainc de démarrer car ils se trouvent devant le repaire du Ku Klux Klan de la ville de Montgomery, et le jeune malpoli, à qui Robert Hoffman a flanqué une baffe, n'est autre que le fils du chef local du Klan…

Critique :

Double objectif parfaitement atteint dans cet album par le scénariste Benjamin von Eckartsberg : le premier consiste à montrer à quel point le racisme était (est) fort bien implanté dans certaines régions des USA, notamment en Alabama où il frappait (et frappe encore). le second vise à rendre hommage à ces pilotes « colored » qui se sont illustrés durant la Seconde Guerre mondiale.
A travers l'histoire d'un père et d'un fils, nous voyons les difficultés auxquelles sont confrontés les pilotes afro-américains que l'on tient strictement confinés à leur base, sans possibilité de contact avec les autres pilotes, les blancs. Les mensonges concernant leurs capacités au combat, dans ce cas-ci aérien, tentent de les faire passer pour incompétents et lâches.
Des années plus tard, dans les années soixante, malgré les lois antiségrégationnistes, les mentalités des blancs dans le sud n'ont guère évolué. Les menaces physiques et psychiques peuvent conduire à la mort, le Klan n'étant pas disposé à les laisser s'appliquer.
Un hommage instructif et passionnant car, même si ce récit est une fiction, les Tuskegee Airmen ont bien existé et cette bande dessinée, en dehors des héros, personnages de fiction, reste fidèle à l'histoire de ces pilotes.
Le style du dessinateur, Olivier Dauger, n'est pas sans rappeler certaines affiches d'époque typiquement américaines et est une véritable réussite.
Suite et fin dans le tome 2.
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Cette Bd est une petite surprise. Derrière les tons pastels et les images façon Hopper, une histoire inattendue : celle des premiers aviateurs noirs de l'armée américaine ; un groupe de casse-cou, formidable de courage. Ces afro-américains ont réussi lors de la seconde guerre mondiale à piloter les avions les plus anciens et les moins fiables, tout en obtenant des résultats notables. Une fierté pour eux, malheureusement peu partagée par l'armée US, ou par les Américains en général une fois la guerre finie.
En menant son récit sur deux générations, à coup de flash-backs, Benjamin von Eckartsberg parvient à montrer l'extraordinaire avancée qu'a constitué le bataillon des Tuskegee Airmen face au racisme ordinaire profondément ancré dans le Sud américain vingt ans plus tard.
L'intrigue se conclura dans un second tome.
Cette histoire mérite d'être connue.
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Une belle surprise que Tuskegee Ghost de la collection Cockpit des Éditions Paquet.
Un scénario original qui traite d'une partie de l'histoire aérienne américaine de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais pas. Saviez vous que l'armée américaine avait crée un département de forces aériennes composées de pilotes noirs nommés les Tuskegee Airmen ? Inspiré de l'histoire vraie de ces pilotes qui ont du lutter contre l'ennemi mais aussi contre le racisme qui sévissait à l'époque en Amérique. Dans le dialecte muskogee des indiens Creek, Tuskegee signifie « guerrier »
On est donc sur une double temporalité, 1942 pour la période de guerre où l'on fait la connaissance d'un jeune pilote noir qui va être déployé au Maroc français pour combattre les nazis. Puis, 1969 où se même pilote continue à vivre des crises d'angoisse dues aux séquelles de la guerre alors que son fils semble prendre le même chemin que lui puisqu'il se destine contre sa volonté à être pilote. Sa femme le somme de consulter pour son stress post traumatique.
J'ai particulièrement apprécié le travail du dessinateur, notamment le choix des couleurs pastels qui donne un beau rendu. Les traits donnés aux noirs américains sont très réalistes et les ombres et lumières sur leurs peaux noirs apportent du caractère aux personnages.
J'ai aimé la dimension importante que prend la psychologie du personnage, sa vie après guerre en Alabama, état du sud raciste. La guerre n'est pas l'unique sujet et même si la testostérone est bien présente dans cet univers masculin, il y a deux personnages féminins qui apportent douceur, sagesse et franchise. Comme souvent avec les BD, elle se lisent bien trop vite, celle ci ne fait pas exception et il me tarde de connaître la suite de cette histoire prometteuse. Bonne lecture.
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En 1942, , Robert "Ghost" Hoffman fait partie des premiers pilotes noirs engagés dans l'armée américaine. L'objectif des États-Unis est de rendre sa liberté aux pays européens, envahis par les nazis.

Les stéréotypes sont difficiles à combattre, l'escadrille des Tuskegee Airmen a bien du mal à se faire une place. On leur fourni du matériel de 3e catégorie, des avions dépassés, et des mission d'escorte loin fu front, et donc des Honneurs du combat et de la guerre.

Mais grâce à leur officier supérieur, qui défendra non seulement leur cause, mais rétablira certaines vérités, les "Queues Rouges" vont enfin recevoir leur chance, et la saisir à pleines mains !

Alabama 1969. Dans son patelin en Alabama, Robert est revenu de la guerre avec ses cauchemars et autres crises d'angoisse à gérer.
En plus d'une situation familiale qui devient compliquée, il doit se battre pour sa propre liberté,dans son propre pays,et les nazis de 1942 ont simplement été remplacés par des extrémistes blancs regroupés sous la bannière du Ku Klux Klan.

Excellent album qui nous replonge directement dans les plus sombres moments de l'Histoire des États-Unis, intérieure avec la ségrégation raciale, et extérieure avec la seconde Guerre Mondiale.

Heureusement, quelques belles histoires sont venues donner un coup de soleil à ces périodes, et celle de l'escadrille des "Queues Rouges", les fameux Tuskegee Airmen, en est une très belle.
Voici son histoire, que je vous recommande vivement.
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Le traumatisme de guerre d'un des premiers pilotes noirs de l'aviation américaine.
Le récit alterne entre 1969 où se déroule l'action présente, et des souvenirs de 1942 alors que Robert Hoffman, alias Ghost, intègre les "Tuskegee Airmen": "C'est une page de l'histoire que nous écrivons. Nous tenons entre nos mains l'avenir des soldats noirs de l'Army Air Corp.". Les deux époques se font écho, d'une part parce que Robert, devenu un homme colérique et désabusé, continue de cauchemarder sur la guerre, et d'autre part parce qu'il subit toujours le racisme des blancs. Les insultes qu'on lui lance sont odieuses, révoltantes, et l'on comprend sa réaction. Mais pour son fils Mark, qui veut devenir pilote sans savoir que son père l'a été, l'attitude De Robert génère incompréhension et surtout conflit.

C'est par l'intermédiaire de lettres que son père a écrites à sa mère, et confiées par celle-ci, que Mark découvre l'homme qu'était son père avant la guerre. le graphisme est très lumineux, quasiment dénué de trait noir, avec des phylactères en couleur différant selon les personnages. le passage présent/passé est très fluide et équilibré. Robert part à la guerre plein d'entrain ("Je veux juste servir mon pays, comme n'importe qui d'autre"). Comme ses camarades, il a à coeur de prouver que les hommes de couleur sont aptes au combat ("Ils veulent juste nous voir échouer"). On ne leur facilite pas la tâche, isolés qu'ils sont sur leur base pour cause de ségrégation ("Nous ne pouvons pas échanger avec des pilotes expérimentés").

Les premières missions sont concluantes. Mais alors, quels sont ces événements que Robert a refoulés? Réponse dans le second et dernier tome!
Lien : https://www.takalirsa.fr/tus..
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Découvrez vite cette pépite de la bande-dessinée. J'en lis rarement, mais là, c'est une magnifique découverte ! La distribution des cases est audacieuse et offre un rendu incroyable des illustrations. Non seulement le découpage est intéressant, mais les couleurs sont bien choisies et jamais agressives, même quand le propos est âpre. Les flashbacks sont parfaitement maîtrisés. Les personnages sont présentés avec soin, leurs failles sont subtilement décrites et la relation père-fils est habilement traitée. On referme le livre sur un cliffhanger et on a hâte de découvrir ce qui se cache derrière le « à suivre »… Une BD éblouissante de justesse sur le plan historique qui parvient à aborder sans pathos des périodes difficiles avec des références douloureuses qui nous serrent parfois le coeur. C'est une très grande réussite et un seul mot suffit pour synthétiser ma pensée : BRAVO.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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