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Critique de MarieLywood


Il est de grand roman pour lesquels lorsque vient le temps de les critiquer on se sent tout petit et on se demande si on est vraiment légitime. Puis on se dit qu'un livre est fait pour le lecteur et que ce dernier a le droit d'exprimer son opinion quelle qu'elle soit. Pas de difficultés pour moi de ce côté là, je l'ai tout simplement adoré. Il est pourtant difficile de parler d'un roman si riche, on sait d'avance qu'on ne pourra pas en traiter tous les aspects, tout comme il n'est pas nécessaire d'explorer tous les chemins d'un labyrinthe pour en arriver au bout. Je vais donc essayer d'être brève et d'évoquer les points principaux qui m'ont le plus marqués.

J'ai vu le film deux fois tellement je l'ai aimé avant de découvrir qu'il était tiré du roman du même nom. Je ne pouvais donc que le lire, certaine qu'il me plairait. Pourtant dès les premières pages, j'ai été très surprise de découvrir un livre bien plus riche et érudit que le simple roman policier historique auquel je m'attendais.
Ce qui est agréable avec Umberto Eco c'est qu'on se cultive tout en prenant du plaisir à lire. Il est indéniable que l'auteur s'est extrêmement documenté en amont de son écriture et que par la suite il a utilisé tout ce matériel accumulé lors de sa phase d'écriture. Il nous révèle d'ailleurs différents problèmes qu'il s'est posé dans son apostille que j'ai trouvée particulièrement intéressante, tant pour celui qui a lu le roman que pour quelqu'un qui s'intéresse au processus même de l'écriture et de la conception en amont. Umberto Eco y précise que deux types de lecteurs s'intéressent à son roman : les lecteurs cultivés et les non-érudits ou pour simplifier ceux qui sont capables de comprendre toutes les explications et référence notamment à la religion, aux problèmes théologiques soulevés, à la société du Moyen-Age et les autres... J'avoue ne pas avoir compris la totalité de ces passages mais je les ai quand même appréciés car ils ont soulevé en moi des réflexions et une approche plus élaborée et complexe de certaines idées.

Pour ce qui est de l'histoire, ce sont deux intrigues principales qui se mêlent. Dans mon souvenir le film ne fait référence quasiment qu'à l'intrigue policière que doit résoudre Guillaume accompagné de son novice Adso autour des meurtres successifs de moines de l'abbaye. Dans le roman, une part belle est faite à la raison qui conduit Guillaume à cette Abbaye, la rencontre entre partisans du pape Jean XXII et de l'Empereur Louis. Cette rencontre permet d'évoquer différents débats de l'époque sur certains points litigieux de la religion.

J'ai interprété ce roman comme résolument contre l'obscurantisme et le fanatisme et pour la liberté et la culture. Loin d'être contre la religion il met en garde contre l'interprétation qui en est faite par certains.

Avant même de le terminer, je savais déjà qu'un jour je le relirai. Quand ? Je ne sais pas. Peut-être dans cinq, dix, quinze ou même vingt ans. Mais je ne résisterai pas à l'envie de me replonger dans ce roman pour éprouver la même fébrilité à sa lecture tout en ayant une approche différente car j'aurai alors une expérience de lectrice différente. Car comme le dit Umberto Eco “les livres parlent entre eux”.
Sur ce, j'en reste là, consciente d'avoir écrit une modeste critique et loin d'avoir été brève.
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