Qui dit Kenya pense safaris photos, parc de Massaï Mara, danses guerrières, "lodges" de luxe et plages de Mombassa. Ne cherchez rien de tout cela (ou à peine) dans le récit de Rébecca Edimo Di Giusto, vous n’y trouverez même pas la moindre mention du Kilimandjaro mais une narration tendre et amusée de la vie d’un couple d’expatriés qui s’immerge peu a peu dans une culture déroutante où ils apparaissent comme des nababs, victimes désignées des « arnaqueur professionnels ». Ecrit avec beaucoup de fraîcheur et de tendresse, elle décrit avec humour et finesse la vie quotidienne, la débrouille du petit peuple face aux « riches » étrangers, les combines louches, les cars « kamikaze », les bébés infestés par le SIDA, ceux qu’on jette aux lions et ceux qu’on appelle Barak Obama, les enfants des rues, encore plus avides de conversations que d’aumônes, et la vie d’un couple mixte de classe moyenne, qui a simplement décidé de se réaliser autrement, au sein d’une véritable ferme (vaches, brebis, volailles et chiens – un peu meurtriers, les chiens). Un bain de fraîcheur, de joie de vivre et d’empathie. A lire pour les amoureux du Kenya, mais aussi pour prendre une tonique leçon de vie.
Je regrette un peu que le livre ne se soit pas borné à cette vision du Kenya. Le jeune couple voyagera aussi en Afrique, en Asie et au Costa Rica. Croquis toujours intéressants et instructifs, surtout pour le Costa Rica, assez fouillé, mais il en résulte un certain manque d’unité de ces « carnets de voyage », un peu étouffés par cette longue première partie kenyane.
Ce petit livre a été pour moi un vrai plaisir de lecture et je remercie l’auteure de me l’avoir fait connaître.
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