Les carnets de voyages ne sont pas parmi mes lectures de prédilection d'habitude, mais de temps en temps, il faut savoir bousculer sa routine. Et quoi de mieux qu'un carnet de voyage pour cela. Voyager, c'est précisément briser sa routine en mille morceaux, et emporter le lecteur dans cette turbulence dès lors qu'on choisit de narrer son expérience.
C'est ce qu'a fait
Rebecca Edimo di Giusto, quittant Paris pour le Kenya. Pas en touriste seulement, non. C'est une vie que l'auteure et son compagnon ont souhaité recréer là-bas, en élevant quelques animaux, puis plus tard, en créant des chambres d'hôtes pour les touristes occidentaux.
Ce voyage ne fut donc pas une promenade de santé. Même si les décors de rêve sont là, de même que la beauté de la vie sauvage,
Rebecca Edimo di Giusto a fait l'expérience des routes meurtrières, les hauts et bas de la vie quotidienne auprès des Kenyans, et a même traversé les troubles politiques d'une élection houleuse tournant bien vite à la guerre civile.
Le Kenya occupe la première partie du livre, la plus longue, mais l'auteure a également posé ses valises à la Réunion ou en Afrique du Sud avant de s'envoler vers l'Amérique. Changement de décor (et de température) dans les grands espaces canadiens avant de se rapprocher une nouvelle fois de l'équateur pour un séjour au Costa Rica.
S'il n'avait été qu'une simple succession de cartes postales, ce livre n'aurait pas fait grand-chose d'autre que me proposer quelques heures de lecture rafraîchissante, ce qui n'est déjà pas si mal, mais le regard critique qu'il pose sur le monde et ses différences culturelles me rapproche de ce que je recherche habituellement dans mes lectures.
Le livre de Rebecca Edimo di Giusto nous permet de se poser cinq minutes, de relativiser nos petits soucis quotidiens et de remettre en question notre mode de vie. Tout n'est pas rose ici, tout n'est pas rose là-bas non plus. On a beau le savoir sans le voir, le témoignage de ce qui l'ont vu et l'ont vécu est toujours précieux.