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Critique de MaggyM



Ursula Winfield, jeune fille de bonne famille, ne mène pas la vie habituelle des jeunes femmes bien nées. Passionnée par les sciences, elle passe ses journées enfermée dans son laboratoire afin de mener à bien ses expériences. En tant que femme, elle s'aperçoit bien vite que ses chances de percer dans ce milieu masculin sont maigres. D'abord opposée au mouvement des suffragettes et à leur militantisme, peu à peu, elle découvrira que le combat pour le droit de vote des femmes est essentiel. Pour que les femmes puissent un jour être considérée comme l'égale des hommes, pour que les femmes puissent sortir de leurs cuisines, pour que les femmes scientifiques comme elle puissent être prises au sérieux, pour leur liberté, tout simplement.

Si le roman a été publié en 1924 en Angleterre, il restait inédit jusqu'à présent en français. La traduction étant récente, il est fort probable que ceci contribue à la modernité de style qui permet une lecture très facile.
Edith Ayrton Zangwill s'est inspirée de sa belle-mère, scientifique et femme moderne du début du 20e siècle pour créer Ursula. Parce que l'autrice a fréquenté une femme qui se battait pour l'égalité avec les hommes, qui osait se prendre en mains et faire fi de certaines conventions, il a semble-t-il été naturel pour elle de rédiger un roman féministe dans les années 20.

Bien entendu, nous y retrouvons le combat des suffragettes mais nous entrons aussi dans l'univers très fermé des scientifiques. Univers dont les femmes sont également exclues à l'époque, quelle que soit leur apport à faire progresser la science. La belle-mère de l'autrice, Hertha Ayrton, avait elle-même inventé un ventilateur destiné à dissiper les gaz dans les tranchées et il lui a fallu beaucoup d'énergie et de courage pour combattre l'incompréhension et la résistance du corps (masculin) scientifique pour qu'enfin l'on distribue des centaines de ces "ventilateurs" aux troupes britanniques, sauvant ainsi des milliers de vies.

Le féminisme qui transparaît à travers tout l'ouvrage, y compris à travers l'inévitable histoire d'amour qui y est intégrée, reste d'actualité sur le fond. Forte tête est assurément un roman d'une modernité certaine, même s'il a été écrit il y a presque un siècle.
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