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Il fait gris au point que le soleil semble avoir oublié de se lever. Ca fait cinq fois que j'éternue, trois mouchoirs que je trempe et il n'est pas huit heures. Même les quatre tasses de maté bouillant ne m'auront pas rendu ma voix. Les premières gouttes tapent sur le carreau réduisant à néant mon projet de balade. La situation idéale : Toutes les raisons de ne pas sortir et un excellent bouquin ! Sans scrupule mais avec un frisson de plaisir, je suis retournée sous la couette, calée par de nombreux oreillers, laissant les heures dériver tandis que je dévorais ce roman sentimental intelligent.

Ecrit en 1924, Forte tête, titre original The Call, est un roman dit « de suffragette » et on peut penser que sa récente publication en France surfe sur la vague féministe du moment. Toutefois, le livre ne se réduit pas à cela.
Ursula est une jeune femme de très bonne famille dans l'Angleterre du début du 20e siècle. Elevée par des précepteurs, dans une relation distante mais pleine d'affection pour une mère qui joue habilement les têtes de linotte, elle a cultivé l'extravagante manie de faire des expériences de chimie dans le grenier de la grande demeure parentale. le roman commence donc par évoquer ses quelques incursions dans le monde scientifique et très masculin des conférences savantes. Par contraste, les attentes maternelles, toutes de mondanités, de fanfreluches et de soupirants rendent joyeux des dialogues piquants, pittoresque la construction de ce personnage qui n'a rien d'une virago.

Un professeur, joli garçon et mal marié, prend la belle Ursula sous sa protection paternelle et lui permet l'accès à un laboratoire de l'université. La réaction de son épouse aussi ignare que jalouse, ses propres tourments à lui, l'indifférence manifeste de notre jeune scientifique à tout ce qui ne concerne pas ses tubes à essai font la trame d'autant de scènes amusantes et esquissent des personnages plus épais que ce que leur rôle semble d'abord devoir supposer. On suit tout cela avec plaisir et un certain détachement amusé bien agréable à éprouver.

A cette première trame s'ajoutent d'autres rencontres, un amour partagé cette fois avec le beau Tony, l'imprégnation progressive de notre jeune héroïne aux enjeux du droit de vote pour les femmes. On y suit quelques téméraires suffragettes, avec le regard d'abord choqué de toute jeune fille de bonne famille, et petit à petit de plus en plus convaincu de la nécessité d'une démonstration de force. Ce que ces femmes ont accompli pendant ces années a tout du sacrifice à une cause plus grande.
Emprisonnements, grèves de la faim, opposition non violente : elles auront inventé mille stratagèmes pour contourner l'indifférence, l'hostilité opposées à leurs revendications. Notre Ursula en sera une des plus ferventes militantes, son coeur dût-il en souffrir. Et, quelques années après, la Grande guerre battra une nouvelle fois les cartes, rejouant alors d'autres thèmes connus du roman de guerre : l'enrôlement, la perspective du front, le travail des femmes aux arrières et tout le reste que je tais pour vous laisser un peu de suspense.

A chaque fois que je trouvais cette histoire un peu trop convenue, elle changeait de direction. A chaque fois que je regrettais la disparition expéditive d'un personnage ou sa réduction à une caricature élémentaire, je l'avais enterré ou catalogué trop vite.

Forte tête n'est pas un roman époustouflant. C'est une jolie et légère réflexion sur l'engagement, l'évolution des convictions, la force de ses désirs. C'est une histoire où les robes froufrouttent et où les jeunes filles ont de temps en temps les larmes aux yeux. On y boit du thé, on s'y promène le long des rivières, on s'y montre héroïque et tendre. On y respire un air délicieusement suranné. Avec beaucoup d'humour et de détermination, on y aura été à la hauteur de la situation et moi, j'en aurai été toute ragaillardie.

La pluie est passée, le temps serait presque printanier. La montagne de mouchoirs est proportionnelle à l'intensité du rouge qui entoure mon nez et toute la maison embaume la tisane. Mon temps n'aurait pas pu être mieux employé.
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Roman qui évoque la lutte des femmes pour le droit de vote , celles qu'on a appelés les suffragettes .
Ursula Winfied est une jeune londonienne de la classe aisée en ce début de vingt ieme siècle , elle est différente de la plupart de ses contemporains l elle se consacre à la recherche .
Sa rencontre avec les suffragettes va être déterminante , elle va mettre sa pugnacité, son anticonformisme au service de cette cause nouvelle .
Les premières pages n'ont beaucoup plu , la suite un peu moins , ça devient trop romanesque .
Un roman détente au charme un peu suranné .
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Alors que je venais de finir Madame Einstein de Marie Benedict, Babelio et les éditions Belfond, que je remercie, ont proposé de m'envoyer Forte Tête. J'ai immédiatement fait un rapprochement avec le destin de Mileva Maric puisque l'héroïne de ce nouveau roman, Ursula Winfield, est une jeune femme piquée de sciences qui rêve d'intégrer la Société britannique de chimie, au début du XXème siècle. le synopsis présente également l'histoire sur fond de suffragettes et de droit de vote des femmes.

Je suis alors entrée confiante dans ce roman et pleine d'espoir de retrouver l'ambiance que j'avais tant aimée dans Madame Einstein. Quelle ne fut pas ma déception ! de suffragettes et de sciences, il y a peu. Quant aux épanchements amoureux et aux dérives sentimentales, il y en a trop ! Ursula rencontre le professeur Smee avec lequel elle se lie d'amitié. le professeur tombe amoureux d'elle mais sa femme Charlotte, jalouse, pense qu'il s'est pris d'affection pour la mère d'Ursula, Madame Hibbert, une femme dynamique dans la force de l'âge.
Les intrigues et descriptions amoureuses sont trop longues, ennuyeuses et dénuées d'intérêt. Je n'ai encore pas réussi à trouver un roman réussi qui parle du mouvement des suffragettes. J'avais acheté, il y a quelques années, Dernier été à Mayfair, qui s'était, lui aussi, avéré être lent et pas assez centré sur le sujet.
Je pensais pourtant que Forte Tête donnerait le change car le roman écrit par Edith Ayrton Zangwill a été publié en 1924. J'imaginais donc qu'ayant été écrit par une femme à l'époque même où l'intrigue se passe, j'allais être plongée dans cette atmosphère de manifestations et que je serais emportée par ce souffle libérateur féminin. Arrivée à la page 150, j'ai constaté que je commençais à sauter des passages, puis des pages entières de descriptions où Charlotte expose sa jalousie et où le Professeur Smee rêve d'Ursula. J'ai donc décidé de m'arrêter. En lisant d'autres chroniques, j'ai cru comprendre que l'histoire emmenait vraiment Ursula sur le front de la cause, mais malheureusement, ce n'est pas arrivé assez rapidement pour moi.
Pourtant, j'ai adoré les passages où Ursula est seule dans son laboratoire à faire ses recherches et à angoisser pour sa présentation à la Société de chimie. On apprend peu à peu à la connaître et à admirer sa volonté de faire valoir sa passion dans un monde d'hommes. Des passages trop peu nombreux, malheureusement !
Un point très positif tout de même : l'écriture de l'autrice. le style est vif et très moderne. C'est agréable à lire et les touches d'humour sont les bienvenues !
Dernier point : la première de couverture. Je trouve le fond rose très “girly” et presque de mauvais goût à une époque où l'on essaie de casser les stéréotypes de genre… Maladroit pour un roman qui prétend parler de l'émancipation de la femme.
J'espère toutefois que certaines et certains lecteurs trouveront ce roman à leur goût, car l'idée de rééditer et de traduire un roman du début du siècle est bonne et devrait être suivie par d'autres éditeurs.

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Chère Edith,

La plus grande des libertés est certainement celle de choisir…pouvoir décider qui on veut être, ce que l'on veut faire, avec qui, pouvoir se tromper et recommencer, entreprendre ou attendre, donner son avis, être décisionnaire de sa propre vie, voter pour celui ou celle qui nous correspond…


Même si ton roman a le charme du Vintage, parce qu'écrit au début d'un siècle qui se conjugue déjà au passé, il s'agit avant tout du parcours d'une jeune femme se situant à une époque où être une femme laissait peu de choix, si ce n'est ceux accordés par les hommes et la Société.


Ursula, ton héroïne passionnée et passionnante mène sa vie avec détermination. Là où on attend d'elle qu'elle se trouve un mari et se consacre à son foyer, elle préfère être chimiste alors même qu'on ne lui reconnait pas ce rôle. Son engagement est total, et lorsque par un concours de circonstances, elle découvre la réalité du mouvement des suffragettes, elle décide là aussi de prendre part activement à cette cause, et ce avec énergie et conviction acceptant les sacrifices qui devront être faits.


Ton récit, militant parce que profondément féministe, décrit ce combat mené pour obtenir le droit de votes des femmes. Avec une plume, qui même après traduction ne perd rien de son élégance si délicieusement britannique, tu nous décris la volonté de ces femmes prêtes à tout pour faire entendre leurs voix.


Leur histoire se lit avec intérêt, certaines réflexions trouvent un écho avec notre monde d'aujourd'hui, et quand maintenant on pourrait penser que tout cela est loin de nous, on constate que, non, notre vigilance ne doit pas diminuer, que notre modernité ne l'est peut-être pas encore totalement, qu'il reste toujours des luttes à poursuivre. Et si les faits appartiennent à hier, dans un contexte qui n'est plus le nôtre, ton livre démontre que les idées elles, sont toujours encore d'actualité.

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Ursula est une jolie jeune femme de la bourgeoisie anglaise du début du XXème siècle. Mais elle ne fait rien comme ses concitoyennes, et préfère s'enfermer dans son laboratoire pour faire ses expériences de chimie, plutôt que d'aller de mondanité en mondanité pour trouver un mari.
C'est une forte tête, oui, mais d'une gentillesse sans borne. Et même si les descriptions au sujet de notre héroïne sont peu nombreuses, le lecteur ne peut que la connaître et l'apprécier. Non dénuée d'un grand sens de l'humour, elle est une talentueuse physicienne et cherche à se faire une place dans cette société machiste sans jamais vouloir écraser qui que ce soit.

Ce roman historique met en scène plusieurs facettes de la société londonienne d'avant-guerre: les moeurs, et aussi le combat des suffragettes pour obtenir le droit de vote, l'entrée en guerre finalement. Je pensais que ce récit ne parlait que de l'avancée des droits de la femme et uniquement en ce qui concerne le droit de vote, mais il est plus que cela: les femmes peuvent et doivent également prétendre à des droits civiques qui leur permettront d'entrer dans le monde très masculin des sciences.
Et au milieu de tout cela, bien entendu, une belle histoire d'amour, des histoires d'amitié, des anecdotes,... la vie quoi!! La vie au fil de quelques années de la pétillante Ursula, soutenue par sa mère, à sa façon.

C'est une très belle lecture, qui ouvre beaucoup de perspectives, et présente l'avantage d'être écrit par une auteure qui a vécu ces événements de l'intérieur, donc d'un point de vue historique et documentaire, il est très riche. Je l'ai parfois trouvé un peu long cependant parfois, sinon il valait au moins 4 étoiles.

Merci Babelio et Belfond pour cette très belle découverte.
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Ce très beau roman qui m'a permis de découvrir la collection "Vintage" de Belfond met en scène une héroïne particulièrement attachante, la belle Ursula qui ne se contente pas de jouir des privilèges du beau monde auquel elle appartient mais se consacre toute entière à la recherche scientifique avant d'épouser la cause des suffragettes et de se tourner résolument vers l'action politique.
L'auteur Edith Ayrton qui a publié le livre en 1924 est bien placée pour parler de ces femmes remarquables qui se sont illustrées dans tous les domaines et ont largement contribué à l'émancipation dont leurs filles ont bénéficié à la génération suivante. En effet sa mère était l'une des premières femmes médecin formées à Edimbourg, sa belle-mère devint la première femme membre de l'Institut des ingénieurs électriques et reçut une médaille de l'Académie des sciences en 1906 pour son travail sur l'arc électrique. Son père William Ayrton a soutenu activement ses deux épouses successives qui ont l'une et l'autre brillé dans leur domaine. Quant à son mari Israel Zangwill, il lui apporta son soutien inconditionnel sa vie durant.
Ces éléments biographiques permettent de comprendre l'inspiration de la romancière qui a voulu sous le couvert de la fiction dénoncer les inégalités criantes entre hommes et femmes au début du 20ème siècle et livrer une charge politique contre la répression impitoyable subie par les suffragettes ces femmes qui prenaient tous les risques pour conquérir le droit d'aller voter.
Ursula devra lutter pied à pied pour faire reconnaître sa valeur scientifique et elle s'engagera dans la lutte politique qui lui semblera constituer la seule issue possible pour échapper au déterminisme social qui laisse les femmes sur le bord du chemin. Même l'amour qu'elle éprouve pour son fiancé ne pourra lui faire perdre de vue ses objectifs au risque de voir son coeur se briser...Quand la première guerre mondiale éclatera, l'implication des femmes dans l'effort de guerre fera enfin avancer les choses.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui mêle une savoureuse critique sociale pleine d'ironie à une réflexion approfondie sur l'engagement politique et ses conséquences sur la vie de chacun. le style est tellement contemporain que l'on n'imagine pas que le livre a été écrit il y a presque cent ans et on prend un réel plaisir à suivre Ursula qui se comporte toujours avec courage, qu'il s'agisse de plonger dans le fleuve pour sauver une désespérée, de saisir à pleine mains une bombe pour la rejeter à l'extérieur, ou encore de rompre avec un ami très cher qui entretient pour elle de trop tendres sentiments auxquels elle ne veut pas répondre.
Les personnages secondaires sont particulièrement bien campés : en premier lieu sa mère, frivole et coquette mais néanmoins pleine de bon sens, Mme Smee la femme délaissée qui s'accomplira dans l'effort de guerre, mais aussi la belle Mary prête à subir le martyr pour la cause de femmes.
Sous couvert d'une trame romanesque parfaitement construite, voici une page d'histoire passionnante qui rappelle aux femmes d'aujourd'hui que le droit de vote, parfois négligé, constitue une conquête qui a été acquise de haute lutte par des femmes déterminées auxquelles nous devons toutes ( et tous) rendre un vibrant hommage.

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Ce roman est paru en 1924, pourtant j'ai trouvé la plume très moderne, ce qui dès le début m'a agréablement surprise.
J'ai malgré cela eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire, cela est surtout lié au fait que j'attendais autre chose au début que les élucubrations du professeur Smee. J'ai en effet trouvé qu'il prenait trop de place dans la narration. Sans parler de sa réaction sur la fin du roman qui m'a passablement agacée. Dans les premières pages, nous comprenons qu'Ursula, elle, ne valide pas les actions militantes des suffragettes, elle les condamne même. Sa seule préoccupation est la chimie, la différence entre les sexes lui paraît microscopique au regard de la complexité du monde. Pour elle la question n'est pas d'avoir le droit de vote mais de faire de la chimie. Elle est plutôt à l'abri dans son monde. Jusqu'à ce qu'elle soit confrontée à une injustice et va commencer à changer doucement de point de vue et faire sienne cette cause.
En parallèle de ce combat, Ursula va aussi au fil des pages ouvrir les yeux sur la vie et quitter son laboratoire surtout pour les bras de Tony mais son combat militant aura raison de leur lien mais pas de leur amour. L'éclatement de la Première Guerre Mondiale, les rapprochera et fera aussi qu'Ursula retournera dans son laboratoire.
Ursula est une jeune femme entière, investie, réfléchie et vraiment moderne. J'ai aimé voir son évolution et son épanouissement. Sa mère plus frivole est légère n'en reste pas moins attentionnée, compréhensive et intelligente. Ce duo différent fonctionne vraiment bien et l'amour entre elles ne fait aucun doute. Edith Ayrton Zangwill nous dépeint des portraits de femmes variées mais tous très justes.
J'ai découvert un peu plus le si beau combat des suffragettes en Angleterre mais il est tellement important de ce rappeler ce combat si proche de nous. Même si l'égalité n'est pas encore de mise, nos droits ont évolué grâce à des femmes comme Ursula, des précurseurs. J'ai été horrifiée par les traitements qui leur étaient infligés. Les coups lors des manifestations, le gavage pour contrecarrer les grèves de la faim sans parler de cette loi "du chat et de la souris" m'ont fait froid dans le dos.
J'ai beaucoup aimé lire ce destin, me rappeler que grâce à des femmes comme elle nous avons ce jour le droit de vote. Les Suffragettes ont en effet inspirés beaucoup de femmes à travers le monde et ouvert les protes du combat en France car n'oublions pas qu'il y a cent ans nous ne pouvions voter!
Je les remercie les Editions Belfond pour cet envoi suite à une masse critique privilégiée de Babelio.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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Ursula Winfield est une jeune femme que la passion anime. Une passion étrange dans le Londres du début du 20ème siècle : la chimie.

Au grand désespoir de ses parents, elle s'enferme des heures durant dans un grenier transformé en atelier de chimie. Seules ses recherches comptent, peu de place pour une quelconque vie sociale.

Pourtant, plusieurs changements décisifs vont s'amorcer dans la vie de la jeune femme : la découverte de l'amour et la découverte du combat en faveur du droit de vote des femmes.

Si dans un premier temps, la question du vote et les méthodes employées par les suffragettes lui paraissent secondaires voir condamnables, Ursula va revoir son point de vue face aux violences subies par les militants. La jeune femme va, aussi, réaliser que la question du droit de vote est liée aux violences, aussi bien économiques que sociales, subies par les femmes.

Que tant que ces dernières ne voteront pas, seul la voix des hommes sera prise en compte.

Ursula va alors se jeter à corps perdu dans ce combat…

Ce roman a été publié pour la première fois en 1924 dans un temps très contemporain de l'octroi du droit de vote aux femmes en Angleterre.

Si Ursula ne prendra une part active dans la lutte que tardivement, le roman permet de mieux comprendre les sacrifices consentis par celles et ceux qui ont oeuvré pour le droit des femmes.

Petite précision qui a son importance : il faut attendre la moitié du roman pour que le combat des suffragettes soit véritablement évoqué.

Ce n'est cependant pas une critique, ce temps préliminaire permet de s'attacher aux personnages, et j'ai passé un moment de lecture très agréable en leur compagnie.

Ursula est parfois irritante dans son obstination et sa volonté de ne se consacrer qu'à la chimie au détriment du reste mais elle devient de plus en plus touchante au fur et mesure qu'elle découvre d'autres vocations, d'autres raisons de se battre.

L'autrice montre également bien le chamboulement qu'a été le premier conflit mondial dans l'action des suffragettes. Comment au final, les sentiments patriotiques ont pris le pas sur les revendications féministes. Comment ce conflit à laissé un goût amer à la victoire enfin acquise des suffragettes.

En bref, une lecture agréable sur la détermination d'une jeune femme à faire ses propres choix.
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Ursula Winfield, jeune fille de bonne famille, ne mène pas la vie habituelle des jeunes femmes bien nées. Passionnée par les sciences, elle passe ses journées enfermée dans son laboratoire afin de mener à bien ses expériences. En tant que femme, elle s'aperçoit bien vite que ses chances de percer dans ce milieu masculin sont maigres. D'abord opposée au mouvement des suffragettes et à leur militantisme, peu à peu, elle découvrira que le combat pour le droit de vote des femmes est essentiel. Pour que les femmes puissent un jour être considérée comme l'égale des hommes, pour que les femmes puissent sortir de leurs cuisines, pour que les femmes scientifiques comme elle puissent être prises au sérieux, pour leur liberté, tout simplement.

Si le roman a été publié en 1924 en Angleterre, il restait inédit jusqu'à présent en français. La traduction étant récente, il est fort probable que ceci contribue à la modernité de style qui permet une lecture très facile.
Edith Ayrton Zangwill s'est inspirée de sa belle-mère, scientifique et femme moderne du début du 20e siècle pour créer Ursula. Parce que l'autrice a fréquenté une femme qui se battait pour l'égalité avec les hommes, qui osait se prendre en mains et faire fi de certaines conventions, il a semble-t-il été naturel pour elle de rédiger un roman féministe dans les années 20.

Bien entendu, nous y retrouvons le combat des suffragettes mais nous entrons aussi dans l'univers très fermé des scientifiques. Univers dont les femmes sont également exclues à l'époque, quelle que soit leur apport à faire progresser la science. La belle-mère de l'autrice, Hertha Ayrton, avait elle-même inventé un ventilateur destiné à dissiper les gaz dans les tranchées et il lui a fallu beaucoup d'énergie et de courage pour combattre l'incompréhension et la résistance du corps (masculin) scientifique pour qu'enfin l'on distribue des centaines de ces "ventilateurs" aux troupes britanniques, sauvant ainsi des milliers de vies.

Le féminisme qui transparaît à travers tout l'ouvrage, y compris à travers l'inévitable histoire d'amour qui y est intégrée, reste d'actualité sur le fond. Forte tête est assurément un roman d'une modernité certaine, même s'il a été écrit il y a presque un siècle.
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Voilà typiquement l'exemple de 4e de couverture qui vend du rêve et qui rend la déception d'autant plus grande. Je l'ai trouvé mauvais et profondément ennuyeux.

Mais qui suis-je pour critiquer si négativement un "livre culte en Angleterre" de 1924?
Cet ouvrage m'a été gracieusement offert dans une opération Masse critique Privilège, en échange d'un avis. Donc je donne mon avis.
Si j'avais emprunté ce livre à la bibliothèque, je l'aurais fermé au bout de cinquante pages. Si je l'avais acheté, j'aurais peut-être tenu cent pages de plus. L'ayant eu en cadeau, en échange d'une critique sur le site Babelio, je l'ai lu jusqu'au bout. Ma colère est d'autant plus grande: se farcir 450 pages de romance dégoulinante en espérant qu'un virage historique et féministe sera pris à un moment ou à un autre, me donne parfois des envies de meurtre. Ce n'est pas compliqué d'être un brin historique quand on écrit en 1924?! de donner des noms, de retranscrire des discours clés, des articles de journaux?! Mais non, rien, ou alors quelques réflexions, sur l'engagement pour une cause, qui tiennent dans un mouchoir de poche.

Ce roman est une romance feel-good, vaguement sur fond historique de suffragettes et de Première Guerre Mondiale. le style est plat, les personnages sont gnangnans et les histoires d'amour d'une guimauve écoeurante.

Quel dommage de ne pas clairement le mettre dans la bonne catégorie "feel-good romance". Il trouverait son public dès le départ et éviterait d'avoir des critiques acerbes d'un public à qui il n'était pas destiné.
Lien : https://carpentersracontent...
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