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Critique de polacrit


Danse avec l'ange est le troisième roman d'Ake Edwardson mais la première apparition de son personnage récurrent, le commissaire Erik Winter.
Ake Edwardson, tout comme ses confrères scandinaves, utilise l'intrigue policière afin de pointer du doigt les travers et les dysfonctionnements de la société moderne, d'autopsier ses contemporains en proie au mal-être des sociétés modernes,  ne donne pourtant pas dans le roman policier " anti-social" . Il procède d'une manière plus subtile, moins "rentre-dedans": çà et là, on relève de discrètes allusions : " L 'humiliation suprême devenait un business important, possible à cause de l'ignorance des dirigeants, de leur naïveté politiquement correcte et de leurs bavardages sans fin".
Le souci de vraisemblance de l'auteur se devine dans l'évocation d'affaires antérieures; le commissariat dans lequel travaille Erik Winter n'a pas vu le jour comme par magie avec la première ligne de Danse avec l'Ange. C'est un peu comme si Ake Edwardson nous en contait la chronique: « Un meurtre à Peckham à Noël l'année dernière. Notre seul indice était qu'un homme en voiture avait quitté les lieux à peu près à l'heure qui nous intéressait. Il y avait des témoins ».

Le roman commence par un prologue déroutant qui a pour effet de susciter l'intérêt et la curiosité du lecteur: alternance 1ère et 3e personne : «  Il manoeuvra pour se garer, coupa le contact, se pencha sur le volant. Je suis touché. J'arrive à garder le masque jusqu'à Sankt Sigfrids Plan, pas au-delà. » «  Ensuite, il ne réfléchit plus beaucoup. Comme si les câbles du cerveau avaient été coupés, laissant les pensées se déverser en vrac dans la tête puis s'écouler au dehors, avec le sang. Je sais que c'est du sang, que c'est le mien. Je comprends. Je ne sens plus le truc froid, c'est peut-être fini. Je pense à des choses à venir. »
Puis, la première apparition du commissaire Winter: en hiver, juste après Noël, il assiste à l'enterrement de son ami Mats.=> Ambiance très sombre, qui donne le ton à la suite du roman.
Un cambrioleur trouve des vêtements couverts de sang séché dans l'appartement qu'il visite.
Deux meurtres : un à Goteborg, l'autre à Londres, à Clapham, dans le sud de la capitale.
Similitude : empreinte d'un gant trouvée à chaque lieu de crime et au même endroit.
Le jeune anglais, Geoff Hillier, reçoit une lettre de Goteborg. Il a une correspondante suédoise depuis longtemps.
3e meurtre en direct.
Enquête dans les clubs de strip-tease dans les milieux de la pornographie, de la prostitution masculine.
Winter à Londres.
Nouveau crime  à Londres : un témoin indirect simple d'esprit. Winter enquête avec Macdonald.
Ake Edwardson a été qualifié de " successeur" d'Henning Mankell. Je n'irais pas jusque-là...bien qu'il fasse preuve de maîtrise dans la peinture des personnages récurrents ou secondaires, ainsi que la mise en scène de la ville de Goteborg, où se déroulent nombre de ses intrigues. Son style est plus épuré, plus "léger", dans le sens où, en dépit de fréquentes et parfois sévères mises en garde concernant l'avenir de la Suède moderne, sa vision est moins pessimiste, moins désespérée que celle de ses confrères, en tout cas dans les premiers épisodes de la série.
Le personnage du commissaire Erik Winter, dandy fan de jazz, est un peu plus atypique que ses collègues littéraires: il a moins tendance à broyer du noir, sans doute grâce à une vie privée plus équilibrée que celle de Kurt Wallander ou de Martin Beck; bien que le doute ne l'épargne pas, ni les états d'âme quand Angela, sa compagne, le met au pied du mur, il fait preuve de plus de fantaisie, d'une vision moins pessimiste de sa propre destinée, de celle de son pays.     
Bien sûr, Ake Edwardson se révèle un fin observateur de son époque; mais sa vision est plus nuancée, plus discrète, la critique sociale est diffusée dans ses romans par petites touches. Les crimes sont tout aussi horribles mais résultent plus d'esprits pervers que de graves dysfonctionnements de la société moderne, contrairement à Mankell qui a tendance à imputer la responsabilité à la déliquescence de la Suède moderne.
Edwardson nous offre un autre point de vue, tout aussi passionnant et instructif...

Pour une chronique plus complète, cliquez sur le lien suivant:

Lien : https://legereimaginarepereg..
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