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Critique de le_Bison


Une fois n'est pas coutume, j'ai lu le 4ème de couverture. Fameux exercice du 4ème de couverture qui est souvent critiqué et exacerbe (horripile !) certains : il en dit trop, il en dit pas assez, c'est du n'importe quoi, surtout ne le lisez pas (Spéciale Dédicace à un fan de Lehane). Comme le français est par définition râleur, grincheux et insatisfait il n'est jamais content de ce 4ème de couverture (Toute ressemblance avec un fan de Lehane serait fortuite et totalement imaginaire - je ne me permettrai pas de telle liberté). Donc, « le Seigneur des Porcheries » est résumé ainsi : Ce premier roman singulier commence avec la mort d'un mammouth à l'ère glaciaire et finit par une burlesque chasse au porc lors d'un enterrement dans le Midwest d'aujourd'hui. Entre-temps, on aura assisté à deux inondations, à quatorze bagarres, à trois incendies criminels, à une émeute dans une mairie, à une tornade dévastatrice et à l'invasion de méthodistes déchaînés ; on aura suivi la révolte d'une équipe d'éboueurs et vu comment un match de basket se transforme en cataclysme.

Vous doutez qu'il se passe autant d'évènements dans un seul bouquin, premier roman en l'occurrence de Tristan Egolf. Et bien ne croyez pas tout ça ! Car il s'en passe encore bien plus. Encore plus impressionnant et fabuleux que ces quelques lignes car l'histoire se déroule sur plus de 600 pages. Ce 4ème de couverture m'a donné envie mais me faisait peur également. La déception que je craignais n'eut pas lieu et le roman, devenu culte depuis, par quelques lecteurs sauvages, le mérite amplement.
Tout se passe dans la petite ville de Baker, sinistre bourgade du Midwest ravagée par l'inceste, l'alcoolisme, la violence et le racisme. Avec dans le rôle principal de ce cataclysme événementiel, un enfant du cru, John Kaltenbrunner, animé par une juste rancoeur et une farouche haine. Comment John se vengera-t-il de la communauté qui l'a exclu ? Jusqu'où des années de désespoir silencieux peuvent-elles conduire un être en apparence raisonnable ?

Vous aimerez bien le savoir ?

Et bien, il ne vous reste plus qu'à lire ce roman…

Ou continuer à me lire !

Mais avant tout, je vous propose de faire connaissance avec John Kaltenbrunner. John est né dans une cuvette de W.-C. à bord d'un train express filant à travers les bois au sud-ouest de Baker. Il a atterri à plat ventre sur la voie de chemin de fer de la Patokah avec une traverse de chemin de fer dans le cul, suivi par un kilo de placenta répandu sur le ballast sur deux kilomètre de long. Selon cette histoire, si John fut contusionné par une telle arrivée dans la vie, aucun de ses organes vitaux n'avait lâché. Vivant, il était, deux autres trains étaient passés au-dessus de lui, des vautours avaient gobé tout le placenta le long de la voie avant de s'attaquer à lui, juste avant qu'un dégénéré local l'ait recueilli. Voilà comment est né la légende « John Kaltenbrunner ».

Bien entendu, vous n'êtes pas obligé de me croire mais sinon comment expliquer que ce garçon ait engendré tant de haine en lui ?

Dans ce cas-là, il ne vous reste plus qu'à lire ce roman…

Ou continuer à me lire !

Certes, l'entrée en matière dans le roman fut difficile. Il a fallu que je me fasse violence pour pénétrer le petit monde de Baker, me sentir aussi minable et désespéré qu'un pestiféré pédophile. Ce roman n'est pas pour tout public. J'ai du avoir le courage d'accepter la pourriture qui sommeille en moi. J'ai du reconnaître qu'une part de moi est une bête puante et répugnante pour comprendre les motivations de John. Mais, plus j'avançais dans le roman, plus j'ai été happé dans le sillage de John Kaltenbrunner. Il y a des types que je croise dans la rue et auquel j'ai envie de leur cracher à la gueule. Et puis, il y a en certains, un tout petit nombre certes, qui mérite respect. John fait partie de ceux-là. Avec son caractère, son intransigeance, sa droiture et ses profondes motivations pour fomenter la révolution dans les rues de Baker. Oui, John m'a éveillé avec ses longues diatribes.

Une chose est sûre. On ne se remet jamais tout à fait d'un tel roman - ou d'une de mes chroniques !
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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