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4.2/5 (sur 1134 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : San Lorenzo del Escorial, Espagne , le 19/12/1971
Mort(e) à : Lancaster, Pennsylvanie , le 07/05/2005
Biographie :

Tristan Egolf est un écrivain américain.

Son père, Brad Evans, est une star de football américain, reconverti dans le journalisme pour la National Review, et sa mère, Paula, peintre. Après le divorce de ses parents, il prend le nom de famille de son beau-père, Gary Egolf. Il a une sœur actrice, Gretchen Egolf (1973). Son père décède en 1987 de manière violente : suicide ou overdose.

À 22 ans, Tristan, amoureux de littérature et de poésie, part vivre à Paris, où il vit de théâtre, de peinture et de musique, il joue de la guitare sur le pont des Arts. Un jour de 1994, il est repéré par Marie Modiano (1978), fille de l'écrivain Patrick Modiano. Elle le ramène à la maison et le présente à ses parents. Qui, séduits par le jeune homme, acceptent de l’héberger. En 1995, Patrick Modiano découvre dans sa chambre le manuscrit de "Le Seigneur des porcheries" (Lord of the Barnyard), son premier livre, et l’encourage à le retravailler intensément en vue d’une possible publication.

En 1996, Tristan Egolf tente sa chance auprès d'éditeurs américains. La plupart exigent un "résumé" du roman avant de lire le manuscrit. Tristan envoie des résumés à une trentaine d'éditeurs, reçoit une trentaine de refus.

L'été de la même année, il emmène Marie à Lancaster, sur les lieux de son adolescence. En septembre 1996, Tristan et Marie s'installent à Londres. Il termine son livre début 1997. Le couple se sépare.

Patrick Modiano apporte lui-même le manuscrit chez Gallimard qui publie le roman à l'automne 1998. Son succès est immédiat auprès du grand public. La critique enthousiaste compare l'auteur à John Steinbeck, William Faulkner et John Kennedy Toole.

Après la publication du "Seigneur des porcheries", Tristan rentre aux États-Unis et s'installe à Lancaster. Il rencontre une femme, Kara Dimitris, dont il a une petite fille, Orla Story, née en 2004.

En 2002 il écrit un deuxième roman "Jupons et violons" (Skirt and the Fiddle), un autre, "Kornwolf", est publié à titre posthume en 2006.

Activiste politique, l'écrivain affiche au grand jour ses convictions. En juillet 2004, il est arrêté par la police en Pennsylvanie. Lors d'une visite du président George W. Bush, il forme, avec d'autres hommes nus, une pyramide humaine pour dénoncer les tortures dans la prison d'Abou Ghraïb en Irak.

Tristan Egolf, que l'on disait dépressif, se suicide au moyen d'une arme à feu, à l'âge de trente-trois ans.
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Bibliographie de Tristan Egolf   (3)Voir plus

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Citations et extraits (139) Voir plus Ajouter une citation
Il n’avait aucune idée de ce que signifiaient des liens familiaux. Il était incapable d’imaginer ce que ça faisait d’avoir un oncle, une belle-sœur, trois ou quatre cousins, un plus proche parent. Il s’était convaincu que rien de tout cela n’existait vraiment, que c’était des mensonges inventés par des gens comme Roy Mentzer –des gens qui soutenaient que la voix du sang était toujours la plus forte. Des gens qui organisaient des barbecues le dimanche après-midi et finissaient par se souffler dans les naseaux leur haleine parfumée au gin. Des gens qui allaient ensemble en prison quand leurs granges brûlaient. Des gens qui avaient toutes les raisons de se haïr et de se détruire mutuellement, mais qui restaient quand même solidaires.
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Il considéra toujours les harpies comme étant d'abord des nécrophiles pathologiques, et ensuite des racketteuses évangéliques.
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C'était comme d'arriver à accepter sa propre implication dans un soudain accident de voiture : un instant vous contemplez le paysage sans un souci au monde, le suivant - BANG - vous y voilà, écrasé en un tas informe contre le tableau de bord au milieu d'une sarabande de sirènes, de toubibs et de policiers qui tournent en rond autour de la carcasse tordue de votre véhicule. Avant tout vous vous demandez ce qui a bien pu se passer, mais plus précisément, comment cela a pu arriver si vite. Votre première réaction est de penser : attends une minute, reprenons le passage, si on peut reculer juste de quelques secondes et refaire la prise, je vais m'en sortir ce coup-ci. Rien ne peut avoir changé si vite. Aucune baisse d'attention passagère ne peut avoir des conséquences aussi irrémédiables.
Mais si. Il suffit d'un instant. Et on ne peut pas revenir en arrière.
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Nous étions des bêtes puantes et devions être traités comme tels. Kunstler nous le répétait soir après soir. Nous l’entendions dans les bars, de la part des rats d’usine, des types du porc-frites, et nous n’étions pas les derniers à nous le répéter. C’était devenu proverbial, et l’acceptation de cette vérité s’était accompagnée de ce sentiment de libération, de délivrance, d’extase même, que connaît celui qui s’est fait baiser au-delà de tout espoir.
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Le feu n'était plus qu'un lit de braises rougeoyantes. Les autres ronflaient, échoués autour de la fosse, langue pendante. Il avait eu le sentiment que quoi qu'il doive en sortir, que ce soit la dèche, la famine, l'échec total, la prison, n'importe quoi, même si nous risquions de nous réveiller le lendemain maculés de vaseline mêlée de poussière, couverts de piqûres d'insectes, terrassés par une gueule de bois inqualifiable, même si nous devions rentrer en titubant nous terrer dans nos piaules pour une nouvelle plongée dans la claustrophobie - quoi qu'il advienne au cours des jours et des années à venir - cette nuit serait quelque chose que personne ne pourrait jamais nous enlever. Elle était à nous maintenant. Nous la porterions en nous pour le restant de nos jours. Et même si personne d'autre que nous ne pouvait jamais en comprendre la valeur intrinsèque, c'était sans importance. Nous comprendrions. Nous saurions. Nous avions été là. Nous avions vu. C'était la seule preuve qu'il nous faudrait jamais.
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La grève avait amené les ordures, les ordures avaient amené les asticots, les asticots avaient amené les rats, les rats avaient amené les chiens, les chiens avaient amené l'attrapeur de chiens, l'attrapeur de chiens avait rempli la fourrière, la fourrière avait débordé, les chiens avaient été piqués, leurs corps avaient rempli des sacs, et les sacs avaient atterri dans les rues, amenant plus de mouches, etc., ad infinitum...C'était une impasse complète, dit-il. Et il ne semblait pas y avoir de solution en vue.
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Il songea aux familles, à travers tout le pays, riches et pauvres, de toutes conditions, qui musardaient à travers des rayons volailles joliment apprêtés, dans les lumières tamisées et le halo cotonneux des chants de Noël. Il se demanda combien d'entre elles resteraient carnivores si on les conduisait dans la sanglante boucherie de la salle d'abattage, ne fût-ce que cinq éprouvantes minutes de leur vie. Selon les propres termes de John: l'immense majorité des gens ne sont pas obligés de regarder leur dîner droit dans les yeux avant de l'attaquer.
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Le convoyeur amenait quarante dindes adultes de races diverses à la minute. Le cheminement complet était le suivant.
Chaque remorque était d'abord reculée contre son quai de déchargement et verrouillée à celui-ci. On ouvrait alors les portes et les hommes d'équipe, caparaçonnés de plastique, s'engouffraient à l'intérieur en déployant leurs filets pour rassembler tous les volatiles rétifs. Les dindes elles-mêmes étaient des monstruosités pharmaceutiques; nourries de cycles massifs de stéroïdes, élevées dans des batteries de cages surpeuplées, et métamorphosées par des impuretés diététiques qui les rendaient impropres à toute forme de vie en plein air. Quand elles étaient acculées, elles livraient souvent un combat désespéré, mais toutes finissaient par être maîtrisées, attrapées par les pattes et pendues au convoyeur qui courait sous le plafond. Elles se démenaient, battaient des ailes et braillaient jusqu'à la cage d'électrocution, où elles recevaient une décharge de deux cents watts qui traversait chaque cellule de leur corps et les laissait inertes et sans vie à la sortie, directement dans la salle d'abattage. Là, les quatre à six citrons armés d'un couteau égorgeaient, cou après cou, neuf heures par jour, barbotant jusqu'aux chevilles dans le sang et les défécations. Chacun disposait de six secondes par volatile. Une dinde qui aurait survécu à l'électrocution et à la salle d'abattage était sûre de périr dans les échaudoirs, étape suivante après les bavettes en caoutchouc à l'autre extrémité de la pièce.
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Nous nous étions laissé traiter comme des sacs à bites à douze dollars la passe dans une ruelle pleine de clodos.
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Si un individu parmi cinquante devait se faire chier dessus par un vol de mouettes, ce serait John, à chaque fois, sans exception. Personne n’avait un don pareil pour se trouver là où il ne fallait pas.
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