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Critique de tristecyr


Un boomerang sur l'engeance = (V)engeance

" J'ai de la benne pour toi ! " comme pourrait le proposer le frère Pétard Mammouth John Kaltenbrunner manu militari, le planificateur du chaos... Ça va faire Mururoa dans ta tête à toi, Baker (et lecteur par la même occasion).
Dans les rues de Baker aux États-Unis, vous aurez peu de chances d'y croiser un Sherlock Holmes gentleman de classe mais plutôt des déchets, loques, homeless dans ce coin industriel assez sinistré. Toutefois, parmi ce tableau peu reluisant, une étoile filante (un météore de Pégase plutôt ! nommée John , comme susmentionné, un gars doué, intelligent et débrouillard, va animer cette contrée de tôle et de haine (ils possèdent leurs propres Trolls là-bas!), marquant durablement les esprits locaux...
"Calamité" John y a foutu un sacré merdier, à propos c'est sidérant sa propension de fourrer son nez dans la merde, que ce soit de son propre chef ( dès son enfance avec son élevage de leghorns, alors que les autres enfants normaux de son âge superposaient les legos, et son parfum Coq Coq Chanel inhérent et ses moutons) ou plus ou moins indirectement (les multiples emmerdes lui tombant dessus dès sa naissance : la scoumoune le poursuit) jusqu'à sa dernière activité professionnelle, la collecte des ordures...
Là où bien d'autres flancheraient devant tant d'adversité, John orchestrera patiemment et ingénieusement sa vengeance légitime sur toute cette vile communauté de Baker... bel exemple de résilience !
Si ce livre cartonne tant auprès du lectorat c'est peut-être aussi en raison d'un processus d'identification fantasmatique : combien d'entre nous aimeraient se décharger de pulsions vindicatives, se libérer des humiliations et frustrations subies au cours des années de manière aussi " défoulante” ?!
En tout cas Tristan Egolf, pour son premier roman, a quintessencié ( sans connotation péjorative) sa prose et laisse une trace indélébile dans la Littérature ! C'est du moins mon avis puisque seulement six ans après ma première lecture de ce chef d'oeuvre, dont les sillons mnésiques résonnent encore dans ma foutue caboche, j'ai donc décidé de le relire ! C'est dire la puissance de cette pure oeuvre de décathlonien : le fond ( une histoire de vengeance individuelle sur toute une ville qui est passionnante) et la forme (je n'ai pas lu en VO mais la traduction jubilatoire signée Rémy Lambrechts côtoie les sommets avec un registre lexical étoffé et un humour désabusé omniprésent ! ) fusionnent harmonieusement. L'auteur maniait le verbe sans verser dans la verbomanie, tout en équilibre du début à la fin ou presque ( ne pas se laisser intimider par la première phrase du livre !), et ses facultés apophtegmatiques combleront le lectorat en quête de sens de la repartie puisque le bougre alignait les formules mémorables ( pour obturer un clapet malveillant, puisez dans ce livre!).
Il faut lire ce livre ! Ce n'est pas un conseil ni une injonction mais une évidence !
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