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Critique de Gaphanie


Un pur chef-d'oeuvre !

Le sujet pourtant, ne m'inspirait pas de prime abord un enthousiasme délirant : plus de mille pages consacrées à la vie des habitants de Middlemarch, ville fictive de l'Angleterre du XIXe siècle… Mouais…
Et pourtant, dès le début, grosse claque : le style de George Eliot est tellement prenant que je la lirai avec plaisir même si elle avait rédigé des descriptions de produits ! Un humour, une façon de décrire ses personnages avec une tendresse mêlée de causticité sur leurs travers… Et des personnages, il y en a ! Heureusement pour ses lecteurs, Ils arrivent au fur et à mesure, et on passe sans s'en rendre compte de l'un à l'autre, comme dans un fondu-enchaîné…

On fait d'abord connaissance avec deux jeunes soeurs, Dorothea et Celia, orphelines à la garde de leur oncle, M. Brooke. Ah les tics de langage de Brooke ! Pas une tirade sans un « et ainsi de suite… » ou un « Et tout ce qui s'ensuit… » Totalement et en permanence à côté de ses pompes, et une bonne volonté au moins égale à son étourderie… Des deux soeurs, j'ai une tendresse toute particulière pour Dorothea, qui est mon personnage préféré. Elle fait toujours ce qui lui semble juste, elle assume ses erreurs et agit avec courage, bravoure, même pourrait-on dire. Et c'est vraiment une belle âme. Autour de M. Brooke gravitent ses amis, le fat et sinsitre pasteur Casaubon, et Sir James.

Les Vincy sont aussi une famille installée de longue date à Middlemarch : Rosamund, qui paraît si parfaite, et Fred, le vaurien, occupé à jouer et dépenser l'argent qu'il n'a pas encore et qui devrait lui échoir par héritage d'un vieil oncle.

Il y a aussi Lydgate, jeune médecin fraîchement installé. Et Bulstrode, le banquier, dont on entend seulement parler au début, et dont on fera réellement connaissance dans le dernier tiers du roman.

Avec autant de jeunes filles à marier, on se doute que romances et mariages seront de la partie… Mon histoire d'amour favorite est celle de Fred et Mary Garth, mariés dès leur plus tendre enfance par le concours d'un anneau de parapluie… Mais autant dire que Fred a du pain sur la planche s'il espère se rendre digne de la droite Mary, et qu'il en aura, des démons à vaincre, et de l'orgueil à ravaler !

Le personnage qui m'a le plus suscité de compassion est Lydgate, le médecin, une tellement belle personne à l'origine, qui restera droit en son âme mais qui, de mon point de vue, n'aura pas la vie qu'il aurait mérité. de la pitié aussi, mais beaucoup moins pour Bulstrode, qui se prend un sacré retour de karma pour une « erreur de jeunesse », alors que pour réparer ladite erreur il s'est astreint depuis à une dévotion extrême.

Comment aussi ne pas compatir et espérer pour Will Ladislaw, le parent éloigné de Casaubon qui aura été honteusement spolié plus souvent qu'à son tour ?

Et j'ai détesté, mais détesté cette sale gamine égoïste de Rosamund ! Bêtise et égoïsme à l'état brut !

Voilà, je sors de cette « petite » lecture enchantée, ravie, aux anges, et je pense que dans quelques années, je relirai Middlemarch avec autant de plaisir.

Et je ne comprends pas pourquoi George Eliot n'est pas aussi connue que Jane Austen ou les soeurs Brontë, c'est vraiment une excellente auteure !

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