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Critique de montmartin


Tous les jours Arlette s'échappe, grimpe aux eucalyptus, chasse les lièvres au lance-pierre. Elle rêve d'un prince, d'horizons lointains, de la France qui la fait tant rêver, Paris, la mode, la liberté, les grands écrivains. Elle vogue, plus rien ne la retient sur le continent africain. Elle a 12 ans, nous sommes à Tunis en 1945.

Entre Tunis et Marseille, Olivia Elkaim nous entraîne dans le sillage de sa grand-mère maternelle, une jeune fille belle et libre qui poussait de travers au destin percuté par la guerre, la décolonisation et l'exil.
Olivia porte les silences de sa famille, sa grand-mère veut continuer à vivre ses aventures à travers elle. Une histoire familiale tissée de dénis et de refus, il y a tant de choses qu'elle ignore. Elle fouille sa mémoire, gratte le passé. Elle écrit pour reconstituer ce qu'aucun registre d'état civil ne contient, l'intensité de la vie de sa grand-mère, les choix qui se sont imposés, les choix qu'elle a imposés. Raconter ce qui n'a jamais été dit, l'ombre d'une Arlette jeune et rebelle se glisse entre ses lignes.

Un magnifique roman porté par le portrait d'une femme inoubliable. Olivia Elkaim décrit avec pudeur la douleur de se sentir étranger dans son pays de naissance, de perdre du jour au lendemain sa maison, sa jeunesse, ses souvenirs. Comment ne pas aimer cette famille où on mange, on chante et on boit au chevet du père qui s'en va.
Une écriture très belle, vivante, colorée. Un immense cri d'amour envers cette grand-mère et ses racines tunisiennes. Malgré ses excès, ses addictions à l'alcool et aux jeux, on ne peut qu'être amoureux devant la beauté et la liberté d'Arlette.
Un grand merci aux éditions stock de m'avoir permis d'apprécier ce roman en avant-première.
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