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Citations sur Tête cruelle et autres poèmes (11)

Pencran


Extrait 6

ici est le mur du cimetière
réfléchissant la chaleur à barbe de bouc
le mur comme un homme ivre couché en rond
dans la mémoire de l’herbe
les croix tremblent à côté du
débit de boissons
café-tabac à la salle rancie à la fenêtre
où le frelon attardé zigzague
et les grands nez à bulbes dans
les gros verres à facettes rivière
l’essieu grince zi-a-zag
sue la route de nuit de lune
wig-a-wag wig-a-wag
dans les chemins oubliés à la nuit voyante
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Pencran


Extrait 5

des nuages poussés par le vent de mer
dérivent lentement vers le sud

dans le petit café-tabac
la buraliste une vieille femme indistincte
essuie le comptoir
la monnaie y fait un bruit mat

une odeur vague et complexe règne dans la pénombre
et chacun peut respirer en achetant un cigarillo
une carotte de tabac à chiquer
des cigarettes ou autre chose

au loin le bois triangulaire
quelque part les pommiers prophètes
vaticinent sur la mort du porc
au ventre ouvert où luisent les intestins bleus
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Pencran


Extrait 4

il y a quelque part des bocaux remplis de bonbons gluants
on y puise avec les doigts ils deviennent poisseux
on les lèche
au pied du calvaire on peut voir
la sainte prostituée Marie-Madeleine à genoux
son visage consumé d’amour face au ciel
son admirable visage lavé par l’eau du ciel
dans son dos ses cheveux ondoyants répandus
avec lesquels elle sécha les pieds de Jésus
après les avoir baignés de parfums
leur poussière y est enfouie
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Pencran


Extrait 3

petit café-tabac
qu’est devenue la femme indistincte
sous le plafond gras de suie
on doit y boire du vin rouge comme jadis
et la pluie peut bien venir sur ses chevaux gris
on reste au comptoir à parler
de n’importe quoi
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Pencran


Extrait 2

l’église est proche de la place aux arbres
le cimetière la cerne vers le sud
deux ou trois de mes ancêtres y sont désintégrés
sous les dalles que la terre aspire

leur poussière y est enfouie
sur l’ardoise le temps a brouillé leurs noms
sous le porche sont les douze apôtres
énigmatiques verts d’humidité
avec d’énorme mains
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Pencran


Extrait 1

parfois
je dirige mon regard à l’intérieur vers Pencran
qui me semble flotter
sur une colline ennuagée

petit café-tabac
je m’y vois lamper jadis du vin fort
dans des grands verres
la pluie crible la vitre on lève la tête
tout est noir
un ruban de papier tue-mouche pend dans la pénombre
une vieille femme indistincte passe un chiffon humide
sur le comptoir de bois
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Permanence des signes



le temps qu’on accorde aux morts
dépend du jour et de l’heure
et dans les minutes précises
où l’on s’attarde pour les voir
leur silence et leur beauté
ensemble
tressent dans la toison de la lumière
au coin d’une maison fugitive
le cœur fait d’oiseaux d’une lampe votive
dont nul vent n’infléchit la flamme
une fois encore les amis sont présents
plus proches d’être plus légers
plus aimés de ne plus répondre
que par gestes de duvet
que par ombre et clarté secrètes
sans qu’un autre bruit que celui de l’air
et celui de l’eau
vienne déranger la pure ordonnance
des choses
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Pencran


Extrait 4

au loin le bois triangulaire
quelque part les pommiers prophètes
vaticinent sur la mort du porc
au ventre ouvert où luisent les intestins bleus

ici est le mur du cimetière
réfléchissant la chaleur à barbe de bouc
le mur comme un homme ivre couché en rond
dans la mémoire de l’herbe
les croix tremblent à côté du
débit de boissons
café-tabac à la salle rancie à la fenêtre
où le frelon attardé zigzague
et les grands nez à bulbes dans
les gros verres à facette rivière
l’essieu grince zi-a-zag
sue la route de nuit de lune
wig-a-wag wig-a-wag
dans les chemins oubliés à la nuit voyante
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Pencran


Extrait 3

au pied du calvaire on peut voir
la sainte prostituée Marie-Madeleine à genoux
son visage consumé d’amour face au ciel
son admirable visage lavé par l’eau du ciel
dans son dos ses cheveux ondoyants répandus
avec lesquels elle sécha les pieds de Jésus
après les avoir baignés de parfums
leur poussière y est enfouie

des nuages poussés par le vent de mer
dérivent lentement vers le sud

dans le petit café-tabac
la buraliste une vieille femme indistincte
essuie le comptoir
la monnaie y fait un bruit mat
une odeur vague et complexe règne dans la pénombre
et chacun peut respirer en achetant un cigarillo
une carotte de tabac à chiquer
des cigarettes ou autre chose
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Pencran


Extrait 2

l’église est proche de la place aux arbres
le cimetière la cerne vers le sud
deux ou trois de mes ancêtres y sont désintégrés
sous les dalles que la terre aspire
leur poussière y est enfouie

sur l’ardoise le temps a brouillé leurs noms
sous le porche sont les douze apôtres
énigmatiques verts d’humidité
avec d’énorme mains

petit café-tabac
qu’est devenue la femme indistincte
sous le plafond gras de suie
on doit y boire du vin rouge comme jadis
et la pluie peut bien venir sur ses chevaux gris
on reste au comptoir à parler
de n’importe quoi
il y a quelque part des bocaux remplis de bonbons gluants
on y puise avec les doigts ils deviennent poisseux
on les lèche
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