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Critique de bran_601


Avec Warren Ellis c'est limpide de chez limpide, si vous ne savez pas que vous vivez dans un monde désabusé, un monde rendu pourri en partie par la mainmise de nos élites qui tiennent tous les pouvoirs, qui portent tout au fond d'eux et jusque dans leurs parties les plus intimes, les gènes de l'obsession.
Dans une société, le pouvoir est confié à une entité qui sera pour ainsi dire notamment garante de la protection des personnes et des libertés individuelles.
Mais parce que détenir le pouvoir est aussi traumatisant qu'être exposé à des rayons gamma, pour éviter des dérives et parcequ'en définitive toute conception du pouvoir est une affaire d'équilibre, indéniablement il doit lui être opposé un contre-pouvoir tout aussi dissuasif.
En tout cas c'est comme cela que devrait fonctionner une société réellement démocratique, mais quand les choses ne semblent pas être ce dont elles paraissent, quand ce contre-pouvoir n'en ait pas vraiment un et que depuis une tour d'ivoire le pouvoir s'exerce sans frein, la nature et plus particulièrement la nature humaine se charge d'investir une nouvelle force pour le contrer.
Dans Black Summer c'est complètement de cela dont il s'agit, les héros de Warren Ellis ou plutôt ses antihéros, incarnent cette idée de contre pouvoir, de force de contestation brute, sauvage et jusqu'au-boutiste.
S'opposer frontalement à un pouvoir corrompu, c'est prendre le risque de le combattre avec les mêmes armes et fatalement de finir par ressembler à ce contre quoi on lutte, les personnages de Black Summer bien qu'artificiellement augmentés, restent des humains avec tout cela comporte en termes prédispositions à faire les mauvais choix malgré les meilleures intentions du monde.
Il en ressort un récit fort et sans concessions avec des personnages fascinant mais un brin psychotique.
Black Summer fait partie de ces récits dont on imagine instantanément le potentiel cinématographique avec en particulier cette scène d'ouverture complètement hallucinante. Après avoir tué le président des États-Unis, John Horus (l'une des" sept armes" crée par le gouvernement) couvert de sang, s'adresse depuis la maison blanche au monde entier par l'intermédiaire des caméras, afin de justifier de son action et mettre en garde tous les criminels mais aussi imposer pour le bien de tous, l'établissement d'un ordre nouveau sans corruption, où la protection et la liberté des personnes seraient LA priorité.
Comme Tom Noir, les autres survivants du feu groupe gouvernementale des "sept armes" assistent impuissants à la TV à ce qui est véritablement une déclaration de guerre aux puissants de ce monde initié par leur ancien ami, avec qui ils devront indubitablement partager les conséquences de ses actes alors qu'ils les désapprouvent.
À travers ce récit ultra-violent mais diaboliquement intelligent, Warren Ellis redéfinit une nouvelle fois la notion de super héroïsme avec cette question en fil conducteur "devons-nous être les super-héros dont ils ont envie ou bien ceux dont ils ont besoin" .
Ce que nous rappelle l'auteur c'est aussi qu'au travers du prisme du pouvoir, l'interprétation que l'on se fait de la justice n'est plus tout à fait la même et on risque finalement de devenir semblable à ce contre quoi on lutte.
Parfois faire le bien c'est peut aussi accepter de faire du mal...
Dans cette idée et parce que son ancien ami John Horus a franchi le point de non-retour, l'estropié Tom Noir sort contre son gré de sa retraite forcée, bien décidé d'en finir avec toutes ses conneries...
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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