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Critique de Foxfire


"Transmetropolitan", c'est d'abord un personnage : Spider Jerusalem (quel nom !). Ce journaliste rebelle, sorte de Hunter S. Thompson du futur, est omniprésent. Tout au long du récit, on ne le quitte pas d'une semelle dans ses investigations.
Spider, il est en rogne ! Contre les politiciens, les gourous, les médias, les masses... un peu contre tout le monde en fait. Mais surtout, il est en rogne contre un système inique, abêtissant et corrompu. Il n'a de cesse de vouloir ouvrir les yeux de ses contemporains à coup d'articles en forme de directs dans la gueule.
Le portrait de Spider est loin d'être simpliste, le personnage n'est pas manichéen. le journaliste a beau chercher à révéler la vérité, on ne peut pas dire qu'il soit un type bien. Pour son combat, il est prêt à user de tous les moyens, quitte à ce qu'il y ait des dommages collatéraux. Il se montre parfois totalement indifférent aux conséquences de ses actes, pourvu que la vérité ait été révélée. Spider Jerusalem est aussi égocentrique, égoïste, vulgaire, méchant, violent... Bref, vous allez l'adorer !

"Transmetropolitan", c'est aussi un univers. Récit d'anticipation foisonnant et très inventif, il présente un monde qui est le prolongement du notre. Si les évolutions dépeintes sont considérables, elles ne sont qu'une version amplifiée et extrapolée de notre présent. Ce écho permanent à notre quotidien apporte une crédibilité troublante au récit. Tous les aspects sociétaux abordés, pourtant très divers et partant dans plein de directions, parviennent à former un tout cohérent. Chapeau à Warren Ellis pour ce tour de force.

Cet univers riche permet à l'auteur de développer un propos fort. Si Spider est en rogne, son créateur ne l'est pas moins. "Transmetropolitan" est une parfaite dénonciation de ce que nos sociétés sont en passe de devenir : des idiocraties individualistes et consuméristes, dirigées par des politiciens véreux, peuplées de décérébrés désespérés accros aux médias et prêts à se réfugier dans n'importe quelle nouvelle mode ou nouvelle religion créée par des vautours avides.
Le ton de "transmetropolitan" est mordant, acide, drôle et méchant, pas vraiment cynique, plutôt aigre, sarcastique et désabusé.

Le dessin plein d'impact de Darick Robertson sert très bien le récit. Les cases emplies de détails d'une ville décadente, fourmillante, grouillante, sont toujours lisibles. le découpage est très dynamique.

Toutes ces qualités ont déjà fait de "transmetropolitan" un classique que tout amateur de b.d se doit de lire.

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