« Trois méthodes peuvent nous enseigner la sagesse : tout d’abord la réflexion, qui est la plus noble ; puis l’imitation, qui est la plus facile ; enfin l’expérience, qui est la plus amère. »
CONFUCIUS
Il avait tant de choses à faire. Tant de ficelles à tirer. Tant de personnes impliquées dans ce grand voyage… Plus question de faire demi-tour, maintenant que le coup d’envoi avait été donné. Au bout d’un moment, le jeu du chat et de la souris l’avait ennuyé. Le défi n’était plus suffisant. Il voulait du spectaculaire. Il voulait transmettre son savoir. Il avait fallu mettre la barre plus haut, encore une fois.
Comment annoncer à la femme qu’il aimait, celle qui détenait tous les droits sur son cœur, qu’un lien aussi intime et intrinsèque l’unissait à une autre femme ?
Si vous le rencontrez, ne baissez pas votre garde un seul instant. Je ne plaisante pas. Il est dépourvu de sentiments et impossible à raisonner. Il vous tuera sans hésitation ou regret. S’il est acculé, il fera n’importe quoi pour se libérer. On aura du mal à le capturer vivant. Il n’a rien à perdre. Il n’est pas de ceux qui cherchent la gloire, le passage aux informations du soir. C’est un pur sociopathe qui éprouve du plaisir à tuer, quelle que soit la méthode employée.
Les dépenses domestiques représentaient des sommes importantes pour une famille monoparentale, et elle avait rapidement compris qu’en dépit de la prime versée par les assurances son salaire de journaliste ne suffirait pas à les maintenir à flot.
Une rêveuse. Le genre de femmes qui ouvre sa porte à un parfait inconnu sans aucune méfiance, tant elle est persuadée qu’il ne lui arrivera jamais rien dans la vie.
Le genre de femmes qu’il aimait.
Son haleine sentirait-elle l’oignon ? Ou bien avait-elle eu la délicatesse de mâcher un chewing-gum ou de sucer quelques bonbons mentholés ? C’était très probable. June se souciait beaucoup de son corps et de son image.
Elle partait déjeuner à pied, ce qui était tout à son honneur, mais elle ne s’arrêtait jamais chez le marchand de pitas ni au snack bio. Elle préférait les aliments riches et consistants. D’après lui, c’était un mécanisme de défense contre la solitude. Il savait qu’elle passait ses soirées à lire des magazines de fitness et de yoga, à rêver d’un corps souple et ferme.
« Imiter, c’est se suicider. »
RALPH WALDO EMERSO