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Critique de Darkcook


Enfin de retour sur Babelio, et je boucle alors la trilogie Lloyd Hopkins d'Ellroy, travaux de jeunesse qui pouvaient paraître incroyablement audacieux à l'époque, mais qui ont été supplantés par toutes ses oeuvres subséquentes, et qui semblent bien ridicules aujourd'hui, Lune sanglante restant le plus réussi, là où la folie ellroyienne d'ensuite explose le plus. Après le décevant À cause de la nuit et son psy cliché, La Colline aux suicidés fait un peu mieux mais reste inégal. On sent qu'Ellroy veut vite finir sa saga, et rappelle à tout va Lune sanglante (Watts, le Massacreur d'Hollywood) comme en témoignage de son impuissance à l'égaler, et une mention également du Dahlia noir, qui annonce son obsession et son projet qui le démange.

Après le tueur fou de femmes (Lune sanglante), le psy qui fait de ses patients des meurtriers et/ou des bêtes névrosées (À cause de la nuit), la menace se diffracte encore, et est incarnée par... un trio de braqueurs de banques. On est aux antipodes des psychopathes habituels ellroyiens, bouchers sanguinolents passionnels, monstres pour la société, mais étrangement, cet Ellroy un peu plus réaliste, terre-à-terre, est un coup d'essai bienvenu, on s'attache au début au romantique Duane Rice... Malheureusement, les moments d'ennui sont bel et bien là, malgré la rapidité de l'action. Lorsque le trio dominé par Duane commence enfin à perdre les pédales et à faire couler l'hémoglobine ellroyienne, tout devient plus passionnant, mais là encore, il y a des pertes de rythme, et des scènes moins réussies.

La scène d'anthologie, pour moi, qui préfigure la grandiloquence de la suite des romans d'Ellroy, est celle de Bobby Garcia à l'église. Particulièrement jouissive et théâtrale. L'arrière-plan de la Colline aux suicidés est une super idée, mais on reste frustré qu'il ne reste qu'un arrière-plan, il y avait matière à la placer au centre du roman. La fin de Lloyd Hopkins est aussi pas très inspirée... Les choses lui échappent, et je le préférais vraiment en coyote sexuel (mais ça, c'est moi...) qu'en looser qui veut récupérer son ménage... On continue de sentir que le super-flic insubordonné qui dort pas a influencé Dantec...

Voilà, ça vaut le détour pour les fans et pour quelques scènes réussies. Je mets 4/5 parce que mieux qu'À cause de la nuit, mais c'est pas le 4/5 que j'ai mis à White Jazz par exemple, expérience littéraire incontournable. Et le retour de Freddy Michalski à la traduction sur ce dernier opus de la trilogie nous redonne quelques formules et répliques mémorables qui nous font tant aimer l'auteur dans l'hexagone... Par contre, carton rouge sur l'édition/l'imprimerie bourrée de coquilles, de "s" partout, à plein d'adverbes en "-ment"...

Sur ce, je retourne à une oeuvre qui n'a RIEN à voir : La Vie de Marianne!
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