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3,94

sur 332 notes
Enfin de retour sur Babelio, et je boucle alors la trilogie Lloyd Hopkins d'Ellroy, travaux de jeunesse qui pouvaient paraître incroyablement audacieux à l'époque, mais qui ont été supplantés par toutes ses oeuvres subséquentes, et qui semblent bien ridicules aujourd'hui, Lune sanglante restant le plus réussi, là où la folie ellroyienne d'ensuite explose le plus. Après le décevant À cause de la nuit et son psy cliché, La Colline aux suicidés fait un peu mieux mais reste inégal. On sent qu'Ellroy veut vite finir sa saga, et rappelle à tout va Lune sanglante (Watts, le Massacreur d'Hollywood) comme en témoignage de son impuissance à l'égaler, et une mention également du Dahlia noir, qui annonce son obsession et son projet qui le démange.

Après le tueur fou de femmes (Lune sanglante), le psy qui fait de ses patients des meurtriers et/ou des bêtes névrosées (À cause de la nuit), la menace se diffracte encore, et est incarnée par... un trio de braqueurs de banques. On est aux antipodes des psychopathes habituels ellroyiens, bouchers sanguinolents passionnels, monstres pour la société, mais étrangement, cet Ellroy un peu plus réaliste, terre-à-terre, est un coup d'essai bienvenu, on s'attache au début au romantique Duane Rice... Malheureusement, les moments d'ennui sont bel et bien là, malgré la rapidité de l'action. Lorsque le trio dominé par Duane commence enfin à perdre les pédales et à faire couler l'hémoglobine ellroyienne, tout devient plus passionnant, mais là encore, il y a des pertes de rythme, et des scènes moins réussies.

La scène d'anthologie, pour moi, qui préfigure la grandiloquence de la suite des romans d'Ellroy, est celle de Bobby Garcia à l'église. Particulièrement jouissive et théâtrale. L'arrière-plan de la Colline aux suicidés est une super idée, mais on reste frustré qu'il ne reste qu'un arrière-plan, il y avait matière à la placer au centre du roman. La fin de Lloyd Hopkins est aussi pas très inspirée... Les choses lui échappent, et je le préférais vraiment en coyote sexuel (mais ça, c'est moi...) qu'en looser qui veut récupérer son ménage... On continue de sentir que le super-flic insubordonné qui dort pas a influencé Dantec...

Voilà, ça vaut le détour pour les fans et pour quelques scènes réussies. Je mets 4/5 parce que mieux qu'À cause de la nuit, mais c'est pas le 4/5 que j'ai mis à White Jazz par exemple, expérience littéraire incontournable. Et le retour de Freddy Michalski à la traduction sur ce dernier opus de la trilogie nous redonne quelques formules et répliques mémorables qui nous font tant aimer l'auteur dans l'hexagone... Par contre, carton rouge sur l'édition/l'imprimerie bourrée de coquilles, de "s" partout, à plein d'adverbes en "-ment"...

Sur ce, je retourne à une oeuvre qui n'a RIEN à voir : La Vie de Marianne!
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Ayant été déçue de ma lecture d'A cause de la nuit, j'ai été soulagée de voir que James Ellroy se renouvelait, enfin, un peu.

*Spoilers* Fini les tueurs psychopathes à l'intelligence extraordinaire, les femmes fatales tombant inlassablement dans les bras d'Hopkins et le fight final qui met Lloyd en fâcheuse posture mais dont il arrive tout de même à sortir vainqueur... *Spoilers*

Un ultime tome des aventures d'Hopkins qui se révèle satisfaisant, bien plus que A cause de la nuit mais tout de même en-deçà de Lune Sanglante, et qui laisse espérer un futur apaisé à notre sergent préféré !

La critique complète sur mon blog !

Lien : http://the-last-exit-to-nowh..
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Ça ne va pas très bien pour le sergent Lloyd Hopkins lorsque s'ouvre le roman, ça va même plutôt assez mal: évalué en psychiatrie, le Dr Kurland recommande dans son rapport – une sorte de récapitulatif des tomes précédents - qu'il soit mis à la retraite, en raison de sa grande instabilité émotionnelle et de son haut potentiel de violence. C'est qu'il y a eu des développements dans l'affaire du Voyageur de la nuit, un troisième suspect ayant été appréhendé, et Lloyd le « flic sans loi », Lloyd le Dingue a dépassé les bornes, et cela ferait bien l'affaire de sa hiérarchie de pouvoir enfin s'en débarrasser. Il faut cependant patienter avant de le voir entrer véritablement en scène, l'auteur s'attardant d'abord sur Duane Rice, un voleur de voitures qui vient de sortir de prison. Rice est à la recherche de sa petite amie Vandy, qui s'est tirée, et il se cherche des acolytes pour l'assister dans les braquages de banques qu'il est en train de planifier. Tout comme Lloyd, il présente un certain code moral en ce qui a trait à la violence faite aux femmes, mais c'est loin d'être un enfant de choeur, et c'est la mort et la désolation qu'il va semer sur son passage, avec des scènes d'une grande violence qu'Ellroy décrit avec beaucoup de réalisme... La Colline aux suicidés présente une intrigue plus intéressante et trépidante que son précédent, À cause de la nuit, sur lequel j'ai bien failli rester. J'ai lu quelque part qu'il devait au départ y avoir cinq romans mettant en scène Lloyd Hopkins, mais qu'Ellroy a arrêté en cours d'écriture du quatrième pour passer à d'autres projets; présenter la série comme une trilogie laisse espérer une conclusion qui ne peut que ne pas remplir ses promesses, et j'ai effectivement été un peu déçue, même si le roman trouve quand même une certaine conclusion. J'ai apprécié la série pour le talent d'Ellroy à sonder la noirceur de ses personnages et à décrire les mécanismes de la violence, et pour le Los Angeles des années quatre-vingts qu'il décrit, un personnage à part entière.
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Et voilà arrivé le troisième tome de la trilogie Lloyd Hopkins. Comme pour toutes les trilogies, on y attend un dénouement, une conclusion. Et il faut avouer qu'on est un peu déçu pour le coup. C'est sans doute dû au fait que Ellroy a abandonné le personnage d'Hopkins en cours de route, reconnaissant qu'il finissait par l'ennuyer. Plus habitué aux quatuors (ou aux quartets si on emprunte le terme au jazz), c'est sans doute un dernier tome qui manquerait à Ellroy pour clotûrer la saga.

Mis à part ce petit regret, le récit est une vraie réussite. On aborde là encore une autre facette de la criminalité de Los Angeles, on évite l'impression de redite avec les deux premiers tomes. Après un début qui semble moins rempli de violence, on replonge ensuite dans la noirceur habituelle d'Ellroy. La psychologie des personnage est fouillée, en lien avec leur histoire, et même les personnages secondaires sont crédibles.

On sent malgré tout que l'auteur est appellé ailleurs, qu'il cherche d'autres terrains d'exercice, notamment ce qui deviendra son oeuvre sans doute la plus connue, le Dahlia Noir.
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Cette trilogie est certainement idéale pour découvrir l'oeuvre de Ellroy qui est un auteur américain majeur, sans doute au delà même du genre polar lui même.
Pourquoi un Ellroy est il à la fois un polar et plus qu'un polar? Parce que c'est une plongée intense et brutale dans les entrailles de la société américaine. Ce n'est pas juste une enquête , c'est une tranche de vie intense et une immersion dans un monde de relations humaines complexes.
Dans ce livre, notamment, les truands sont autant des personnages principaux que l'enquêteur Lloyd Hopkins dont la vie s'est beaucoup délitée dans les deux tomes précédents. Un homme brisé qui traque des rebuts de la société.
Le côté obsessionnel est très bien rendu. Et on est aussi aux antipodes du fameux « rêve américain ». Magistral.
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Ellroy est un trés grand , mais méme un trés grand doit savoir dire stop .
Cet opus qui cloture la trilogie Hopkins est peut étre l'un de ces plus mauvais romans .
Objectivement il n'y a rien à dire , l'histoire est un peu faible mais reste au dessus du lot , le style est présent , ect.
Le truc qui cloche c'est que Ellroy s'endort un peu et remet la méme soupe sur la table .
Il n'y a rien de nouveau ici , tout n'est que routine , et l'on s'aperçoit qu'a force Ellroy s'essoufle .
Pas le meilleur , trés loin de là et on peut passer à coté sans regrets .
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4 Jours pour lire 50 pages et deux autres livres lus à côté ! On ne peut pas dire que ce livre me donne envie, je préfère en rester là.
Désolée Mr Ellroy, une autre fois peut-être.
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Simpl(ist)e et linéaire... ce livre est comme tirer au fusil à pompe sur une cible à 50 mètres...

On retrouve un Ellroy en formation. Il s'essaie aux rapports de police, grande première dans ce troisième tome de la "trilogie Hopkins". Il maîtrise déjà bien son sujet, et comme pour pas mal de ficelles de cette trilogie, on les retrouvera maîtrisées à la perfection dans ses romans ultérieurs.

C'est aussi dans ce roman de la trilogie qu'Ellroy dévoile les plus grandes failles des protagonistes, Gaffaney, Rice, Braverton, mais aussi et surtout Hopkins. Cela aussi, il le réutilisera dans L.A. Confidential.

Idem pour les pactes entre flics ripoux. L'accord entre Gaffaney et Hopkins, un accord où chacun tient la paire de burnes de l'autre, un accord tel qu'Ellroy les aime, cet accord sent la sueur, le sang et la testostérone.

Ici, Ellroy nous relance sur la pornographie et sur le rock, sans doute une musique de dégénérés pour l'auteur. Les quelques scènes chez les producteurs de musiques sentent le jugement dernier et pour peu j'aurius entendu un bruit de chaise électrique... tant il est clair qu'Ellroy désavoue cela.

C'est sans doute un aspect gênant de l'ensemble des romans de la trilogie. Cette implication émotionnelle de l'auteur, de manière péremptoire et quasi vindicative.

Car Ellroy, c'est l'auteur que nous adorons haïr... Pas d'homosexuel chez Ellroy, mais des gouines et des pédés. Pas d'afro-américains, mais des bougnoules. Etc. Vous connaissez le topo. Il est vrai qu'enchaîner les trois tomes produit un sentiment de lassitude.

La question est alors, faut-il se priver du plaisir de la lecture? Va-t-on prendre sa carte du FN au terme de la lecture d'un roman d'Ellroy? Achète-t-on la panoplie du KKK quand on boucle la trilogie Hopkins?

Plus largement, faut-il se priver de Pulp Fiction parce que Travolta est scientologue? Ne peut-on lire Céline ou apprécier Guitry... au vu de leurs états de service? Les personnes qui veulent un roman xénophobe iront lire le Camp des Saints... et ils "apprécieront" la démonstration...

Revenons à nos moutons. le roman est limpide, linéaire et parfois emballant. Ellroy est bon dans les scènes d'action. Quand le mouvement s'emballe, il est à l'aise. Les confrontations sont parfois un peu caricaturales, mais on sent une fascination pour le western, pour les duels. Entre hommes.

Là où je cale davantage, c'est sur l'aspect trilogie. OK, on boucle le tout en revenant aux émeutes de Watts sur lesquelles s'ouvre le premier tome. So what? Cela fait-il une trilogie? A mon avis non. Une suite serait tout à fait possible. Disons plutôt "aurait tout à fait été possible". de nouveau, on est dans l'exercice. Cet aspect "boucle" est mieux maîtrisé dans le cycle de L.A. Confidential. La trilogie est sans doute à réserver aux fans, à celles et ceux qui veulent voir les premiers soubresauts d'Ellroy et y percevoir tout ce qu'il va devenir.
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La colline aux Suicidés est le troisième et dernier opus de la Trilogie Lloyd Hopkins. Voir mes chroniques de Lune Sanglante et de A cause de la nuit.

Je viens de relire ces chroniques et je me rends compte que je tourne en rond dans ce que je dis : c'est bien mais Ellroy, c'est un peu toujours la même chose. Il y avait peu de chance que mon avis se modifie pour le troisième volume, l'auteur étant d'une régularité de métronome dans la description de son univers et de ses personnages.

Remettons en contexte : Lloyd Hopkins semble être au bout du rouleau professionnellement parlant ; il est en passe d'être retiré du service en cause sa personnalité instable et légèrement psychopathe Il est aussi au bout du rouleau d'un point de vue personnel : sa femme et ses filles vivent à San Francisco, il a du mal à renouer avec elles. le Service lui offre une dernière affaire : une série de braquages de banque, de quoi l'entraîner loin dans l'horreur. Comme pour les deux premiers opus, nous connaissons les agissements des méchants en parallèle de l'enquête d'Hopkins.

J'ai à nouveau eu l'impression de survoler cette enquête plutôt que de m'y plonger corps et âme. J'en viens à me poser la question : est-ce que les romans d'Ellroy sont encore faits pour moi ? J'espère que c'est juste un couac passager. Quoi qu'il en soit, je crois que je vais faire une petit pause Ellroy pendant un an ou deux.

Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Dernier volume de la trilogie consacrée à Lloyd le Dingue, cette "Colline aux Suicidés" fait référence à une colline située dans la banlieue de L.A. et où, dans les années 60, les jeunes motards avaient pris l'habitude de se fixer des rendez-vous cinglés, dans le genre de celui qui permet à James Dean, dans "La Fureur de Vivre", de faire la preuve de son courage - et de sa folie suicidaire.
Seulement, dans le livre d'Ellroy, les motos doivent franchir un profond fossé donnant en chute libre sur les égouts de la ville. Certains y sont morts (la tradition voulait qu'on prît la précaution d'y jeter au préalable de chaque duel maints objets coupants et tranchants, style crocs de boucher ou baïonnettes) et ceux qui en ont réchappé n'ont plus jamais été les mêmes, d'autant que, dans cette marée putride, se confondent nombre de produits chimiques hautement toxiques. Qui pis est : il arrivait à beaucoup de ces jeunes "durs" de tomber quatre ou cinq fois dans le fossé !
A un bout du décor, Ellroy nous plante le sergent Lloyd Hopkins, toujours aussi tête brûlée et aussi adepte de pureté, que ses supérieurs hiérarchiques rêvent de mettre à la retraite anticipée en s'appuyant sur le faux témoignage qu'il a donné pour sauver la vie de Goff et de sa maîtresse, dans "A cause de la Nuit." Quand débute le roman, un expert psychiatrique vient de déclarer Hopkins inapte à poursuivre ses fonctions.
A l'autre bout, un trio de malfrats comme seul Ellroy sait les composer : Duane Rice, qui ne rêve que de retrouver la femme qu'il aime (et qui ne l'aime pas, mais il ne le sait pas encore), Bobby Garcia, un ancien boxeur complètement fêlé qui rêve de meurtres et de viols et Joe, son frère, un "éternel second", que leur enfance commune auprès d'un père violent semble avoir lié à tout jamais à Bobby.
Il y a aussi Meyers, un gardien de prison pour détenus souffrant de troubles psychiatriques, qui ne vaut pas mieux que ceux qu'il garde et qui finira trois balles dans le dos, sur le sol d'une banque, pour des raisons que je vous laisse à découvrir. Kopek, le G-man avec lequel Hopkins se retrouve en train d'enquêter sur le premier braquage commis par le Trio infernal. Et bien sûr le vieil ennemi de Lloyd, son supérieur hiérarchique Fred Gaffeney.
Et toujours, toujours, le spectre de la Rédemption, inlassablement poursuivi par l'un comme par l'autre ... L'atteindront-ils jamais ?
Des trois volumes de la saga Hopkins, j'ai un faible pour "Lune Sanglante" et c'est peut-être pour cela que je juge cette "Colline aux suicidés" un peu plus faible que d'habitude. Je me suis d'ailleurs laissé dire que la saga Hopkins, initialement prévue avec cinq titres, commençait à peser à son auteur justement à partir de ce tome. Et, à mon avis, ça se sent ...) Il existe d'ailleurs un quatrième manuscrit contant les aventures de ce "flic sans loi" mais Ellroy l'abandonna en cours de route pour se consacrer au "Dahlia Noir", son obsession.
L'intrigue n'en demeure pas moins passionnante. Cependant, si vous voulez juger sur pièce - ce qui serait la meilleure solution - lisez les trois volumes dans l'ordre. ;o)
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