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Critique de Piwai


Piwai
11 septembre 2022
Oooga booga! (onomatopée populaire du livre). Quelle déception que ce roman auto-caricatural, lorsque l'on connaît l'oeuvre de James Ellroy, qui a atteint le zénith avec le quatuor de Los Angeles, et touche maintenant son nadir.
Déjà le premier tome, "Perfidia", acquis en première édition à plein tarif ne m'ayant pas passionné, j'avais attendu la sortie en poche pour me procurer le deuxième tome. J'envisage le marché de l'occasion pour le tome trois afin de limiter les regrets. A y réfléchir la trilogie précédente ne m'a laissé que très peu de souvenirs, ronronnant la marque Ellroy.
Déjà les retours aux sources d'un personnage fort, en l'occurrence le fameux et Ellroyesque Dudley Smith, ne m'ont jamais bien convaincu puisque la "suite" est connue (à l'instar de la série Stars wars), mais comme il faut en plus en faire des tonnes pour intéresser le chaland et le détourner de ce qu'il sait déjà de la vie et l'oeuvre du "héros", le roman verse vite dans le grand n'importe quoi, un embrouillamini indigeste et ennuyeux de quintuple jeu (avec salto arrière) de quasiment tous les personnages.
Le fil de l'intrigue, le braquage d'un chargement d'or, prétexte à la description de la chasse au jap intra USA durant la guerre, est plutôt ténu, restant nébuleux et complètement inintéressant de part son traitement périphérique.
L'intrigue se perd entre inter-relations politico-policières USA-Mexique, idéologies et rapprochements nazis-communistes, la 5ème colonne, les ambitions matérielles et idéologiques...Le tout avec des personnages plats à la psychologie caricaturale. En fait aucun d'entre eux n'arrive à être attachant.

[Le destin de Joan Conville, femme à l'ambition forcenée qui se suicide en apprenant qu'elle a tué non pas 4 mais 6 personnes lors d'un accident de la route alors qu'elle était saoule est à peine crédible.
Tout comme le personnage de Joan Klein, gamine de 16 ans sortie d'un caniveau mexicain par Claire de Haven et sensée être une Machiavel dont le rôle reste fumeux...]
Les obsessions rédactionnelles de l'auteur restent les mêmes au fil des ses romans, mais traitées ici roborativement, et de lecture ennuyeuse pour qui connaît son oeuvre...
Soulignons aussi que le traitement à charge du personnage non romanesque Orson Welles, qu'Ellroy n'apprécie vraisemblablement pas, et qui n'est plus là pour lui répondre, est de toute façon très malhonnête de sa part.
En résumé un pensum de 750 pages au final absolument non passionnant d'un écrivain reconnu efficace mais qui semble maintenant radoter. En espérant que la suite soit d'un autre tonneau...[/masquer][/masquer]
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