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Critique de bdelhausse


Simpl(ist)e et linéaire... ce livre est comme tirer au fusil à pompe sur une cible à 50 mètres...

On retrouve un Ellroy en formation. Il s'essaie aux rapports de police, grande première dans ce troisième tome de la "trilogie Hopkins". Il maîtrise déjà bien son sujet, et comme pour pas mal de ficelles de cette trilogie, on les retrouvera maîtrisées à la perfection dans ses romans ultérieurs.

C'est aussi dans ce roman de la trilogie qu'Ellroy dévoile les plus grandes failles des protagonistes, Gaffaney, Rice, Braverton, mais aussi et surtout Hopkins. Cela aussi, il le réutilisera dans L.A. Confidential.

Idem pour les pactes entre flics ripoux. L'accord entre Gaffaney et Hopkins, un accord où chacun tient la paire de burnes de l'autre, un accord tel qu'Ellroy les aime, cet accord sent la sueur, le sang et la testostérone.

Ici, Ellroy nous relance sur la pornographie et sur le rock, sans doute une musique de dégénérés pour l'auteur. Les quelques scènes chez les producteurs de musiques sentent le jugement dernier et pour peu j'aurius entendu un bruit de chaise électrique... tant il est clair qu'Ellroy désavoue cela.

C'est sans doute un aspect gênant de l'ensemble des romans de la trilogie. Cette implication émotionnelle de l'auteur, de manière péremptoire et quasi vindicative.

Car Ellroy, c'est l'auteur que nous adorons haïr... Pas d'homosexuel chez Ellroy, mais des gouines et des pédés. Pas d'afro-américains, mais des bougnoules. Etc. Vous connaissez le topo. Il est vrai qu'enchaîner les trois tomes produit un sentiment de lassitude.

La question est alors, faut-il se priver du plaisir de la lecture? Va-t-on prendre sa carte du FN au terme de la lecture d'un roman d'Ellroy? Achète-t-on la panoplie du KKK quand on boucle la trilogie Hopkins?

Plus largement, faut-il se priver de Pulp Fiction parce que Travolta est scientologue? Ne peut-on lire Céline ou apprécier Guitry... au vu de leurs états de service? Les personnes qui veulent un roman xénophobe iront lire le Camp des Saints... et ils "apprécieront" la démonstration...

Revenons à nos moutons. le roman est limpide, linéaire et parfois emballant. Ellroy est bon dans les scènes d'action. Quand le mouvement s'emballe, il est à l'aise. Les confrontations sont parfois un peu caricaturales, mais on sent une fascination pour le western, pour les duels. Entre hommes.

Là où je cale davantage, c'est sur l'aspect trilogie. OK, on boucle le tout en revenant aux émeutes de Watts sur lesquelles s'ouvre le premier tome. So what? Cela fait-il une trilogie? A mon avis non. Une suite serait tout à fait possible. Disons plutôt "aurait tout à fait été possible". de nouveau, on est dans l'exercice. Cet aspect "boucle" est mieux maîtrisé dans le cycle de L.A. Confidential. La trilogie est sans doute à réserver aux fans, à celles et ceux qui veulent voir les premiers soubresauts d'Ellroy et y percevoir tout ce qu'il va devenir.
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