Papus, de son côté, a signalé deux cas de guérison dont il fut le témoin :
— « A l’une des séances vient une pauvre femme du peuple, tenant dans ses bras un enfant rachitique âgé de 18 mois. Cet enfant est examiné par deux docteurs en médecine et par dix témoins. On constate une déviation en arc de cercle des tibias telle qu’il est impossible à l’enfant de rester une seconde droit sur ses petites jambes.
Comme cette femme est très riche, dit M. Philippe, nous allons demander à Dieu la guérison de son enfant. En dix secondes c’est fait ; les deux médecins et les dix témoins constatent le redressement des tibias et voient l’enfant se tenir droit sur les jambes, tandis que la mère s’effondre en larmes.
Déjà, certains pouvoirs s’étaient manifestés en lui. C’est ce qu’a précisé M. Schewoebel dans l’article consacré au « Mage Philippe » par le Mercure de France du 16 juin 1918 où il a rapporté les paroles suivantes de M. Philippe : « J’ignore tout de moi, je n’ai jamais compris ni cherché à m’expliquer mon mystère. J’avais six ans à peine et déjà le curé de mon village s’inquiétait de certaines manifestations, dont je n’avais pas conscience… J’obtenais des guérisons dès l’âge de 13 ans, alors que j’étais encore incapable de me rendre compte des choses étranges qui s’opéraient en moi ».
Je vous citerai encore un autre fait. Il ne fallait pas du tout parler de ses guérisons. Il a passé des examens en médecine. Mais il n’a pas été reçu docteur en France parce qu’il avait eu l’audace de pratiquer et de guérir alors qu’il n’était qu’étudiant de première année. On ne lui a plus permis de prendre des inscriptions. Or, il était fils de paysans pauvres. Ce qu’il savait, il le possédait de naissance. Néanmoins, il lui fallait passer par les Facultés et apprendre les choses terrestres. Etant très pauvre et ne voulant rien demander aux autres, Philippe s’était mis au service d’un parent, boucher de son état, et il portait de la viande à domicile. Il recevait quelques pourboires et le boucher lui donnait trente francs par mois et le nourrissait.
C’est avec cet argent qu’il faisait ses études l’après-midi, car son patron ne l’employait que le matin. Cela l’a suivi toute la vie. Quand il passait dans la rue, on se disait en le montrant du doigt : « Tiens ! Voilà Philippe le boucher », comme on disait : « Voilà Jésus le charpentier ».
Je ne suis rien, absolument rien, avait coutume de dire le Maître Philippe. Mais il avait la FOI, cette Foi qui soulève les montagnes ; et les miracles florissaient sous ses pas.