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Critique de TristanPichard


Je note, avec désespoir, qu'il n'existe aucune bonne édition de ce livre en langue française. L'édition de 1984 (malgré une couverture vraiment moche tirée du film) est la seule acceptable. On ne trouve aujourd'hui plus en circulation qu'une version en poche (édition le Livre de Poche), écrit en tout petit et sans les illustrations de la première édition pourtant très chouettes. On remarquera aussi que la traduction à pris un petit coup de vieux malgré toutes ses qualités. ceci étant dit...

Il est peu de livre à m'avoir aussi profondément construit. Lu quand j'avais une dizaine d'années, j'ai retrouvé à la relecture, à bientôt quarante, bien des fondements de ce que je suis aujourd'hui à travers ce conte initiatique. Bien sûr, la profusion des idées, proprement et volontairement vertigineuse, est l'élément le plus saillant du Grand-Oeuvre de Michael Ende. Profusion des situations, des péripéties, des décors fabuleux, des personnages loufoques ou attachants, des réflexions philosophiques surtout. Ce livre parle de l'amitié, de la sagesse, du sens du courage, de l'importance de l'estime de soi, du deuil, de l'amour, de la responsabilité des littérateurs, du fonctionnement de la lecture... j'en passe. Surtout, il traite de la puissance de l'imaginaire dans ce qu'elle a de merveilleux mais aussi de terrible, de salvateur mais aussi de dangereux . On se laisse porter par l'aventure et on se retrouve à voguer dans des contrées pleine d'ambiguïté où le bien et le mal se chamaillent. Fichtre, un livre pour les enfants, ça ?

Plus encore, le vieux briscard que je suis s'amuse de la construction non conventionnelle de ce roman unique. On y change de protagoniste principal en cours de route, les autoréférences, et les références à d'autres oeuvres en font un texte résolument post-moderne à la Umberto Eco. Plaisir un peu cérébral, j'en conviens. Dans les livres pour enfants, il en faut pour tous les âges. Ce que Ende à bien compris.

Mieux que plus, l'enfant que je demeure retrouve l'émotion poignante qui émaille certains des vingt-six chapitres qui composent le livre : on aimerait que dame Aioula nous serre dans ses bras, on voudrait voir les larmes paternelles couler à l'évocation de la petite-impératrice, on pleure quand Artax disparaît peu à peu dans le marais de la désolation.

Un monument, rien de moins.
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